Partager la publication "Les nouvelles fermes : des poissons et des plantes en circuit court"
Mérignac (Gironde) – Préserver des terres agricoles épuisées et menacées par la sécheresse en faisant pousser des légumes grâce… aux poissons c’était le pari en 2019 de cinq copains aux profils différents diplômés d’une école de commerce géographe écologue mais tous bien décidés à « sortir de leurs bureaux climatisés pour agir sur le terrain». Leur projet : celui de l’aquaponie technique agricole millénaire quelque peu oubliée permettant une agriculture durable et… urbaine ! Pari réussi.
En 2024, Les Nouvelles Fermes, entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) de 5 000 m2 employant 25 salariés, est une des plus grandes structures du genre en Europe. L’aquaponie associe l’aquaculture et l’hydroponie (culture de plantes hors sol). Échange de bons procédés les déjections des poissons nourrissent les plantes dont les racines filtrent leau. Une pratique particulièrement vertueuse pour l’environnement : « Elle utilise dix fois moins d’eau que l’agriculture en pleine terre cinq fois moins d’énergie 30 % de CO2 en moins et aucun intrant chimique« , explique Thomas Boisserie président des Nouvelles Fermes. Avec à l’arrivée des salades des choux des épinards sains ultrafrais livrés en circuits courts le jour même aux commerces et restaurants de Bordeaux.
« Recréer des circuits courts dans chaque ville »
« En 2030, 50 % des agriculteurs vont partir à la retraite les conditions climatiques vont se dégrader l’alimentation peut devenir un problème, poursuit Thomas Boisserie. Mais il n’y a pas de fatalité : des solutions existent déjà. » Reste à les mettre en pratique. D’où la levée de fonds de 15 millions d’euros lancée par les Nouvelles Fermes. Pour les cinq amis-associés, les deux fermes de Mérignac ne représentent en effet que le début de l’aventure.
« Il n’y a pas si longtemps les grandes villes avaient leurs propres ceintures maraîchères. Notre objectif c’est de recréer ce circuit court avec dans chaque ville une ferme aquaponique pour assurer ses besoins spécifiques. Les citadins ont droit à des produits goûteux sains et bons pour la planète.«
Thomas Boisserie en est convaincu la place de l’aquaponie va devenir de plus en plus importante. « C’est du bon sens ! Les hypermarchés les grandes surfaces sont partants. Et les consommateurs suivent : on vend 15 % moins cher que le bio. » Cinq métropoles sont ciblées avec en projet phare « la plus grande ferme urbaine installée dans le Grand Paris en 2025. L’objectif n’est pas l’autosuffisance – nous ne pourrons pas faire pousser du blé – mais la ville et la campagne doivent collaborer pour le bien commun.«
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