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Avec #opcharliehebdo, Anonymous s’attaque aux islamistes

Au programme : traque des jihadistes sur les réseaux sociaux et attaques contre leurs sites Internet. Mais ce groupe informel de hackers ne risque-t-il pas aussi de nuire aux enquêtes de police en cours ?

Le 09/01/2015 par WeDemain

« Nous vous traquerons jusqu’à ce que justice soit faite. Craignez-nous. » C’est par ces mots qu’un groupe se revendiquant d’Anonymous a conclu sa dernière vidéo. Dans un communiqué publié sur la plateforme Pastebin le 7 janvier, le jour de l’attaque contre les bureaux de Charlie Hebdo, ce collectif informel de hackers annonce sa réplique imminente.
 
« La liberté d’expression et d’opinion est une chose non négociable, s’attaquer à elle, c’est s’attaquer à la démocratie. Attendez-vous à une réaction massive et frontale de notre part car le combat pour la défense de ces libertés est la base même de notre mouvement. »

Pour l’heure, l’attaque « massive et frontale » semble se limiter à la publication d’une liste de comptes Twitter supposés islamistes, afin que les utilisateurs puissent les signaler aux modérateurs du réseau social. Des listes de sites à bloquer circulent également. Les hackers sont invités à se coordonner sur le chat IRC dédié, selon la méthodologie habituelle de ce groupe. Leur objectif : mener des attaques en déni de service (DDOS), qui consistent à surcharger de requêtes un site Internet pour le rendre temporairement inaccessible.

Une fausse bonne idée ?

Mais la nature informelle du réseau des Anonymous mène à quelques problèmes de coordination, comme cette page web affichant un inquiétant compte à rebours, a priori créée par un électron libre, dont les tenants de l’opération ont tenu à se désolidariser.

« C’est pas en lançant des dénis de service que l’on va régler quoi que ce soit  », affirme à l’AFP Olivier Laurelli, journaliste pour reflets.info et expert en sécurité informatique. Et d’ajouter: « À partir du moment où on attaque les réseaux où [les jihadistes] communiquent entre eux, on interfère dans le travail des enquêteurs ». En témoigne l’affaire récente du djihadiste néozélandais qui géolocalisait par erreur ses tweets depuis la Syrie.

Jean-Jacques Valette
Journaliste We Demain

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