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Bienvenue dans ma classe « zéro déchet »

Le 13/11/2019 par Samuel Marro
Màªme dans ses travaux pratiques, la maitresse privilégie le zéro déchet, des feuilles plutà´t que des paillettes. (Crédit : Hélène Ferré)
Màªme dans ses travaux pratiques, la maitresse privilégie le zéro déchet, des feuilles plutà´t que des paillettes. (Crédit : Hélène Ferré)

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« Les professeurs sont des influenceurs, nous avons la responsabilité de former les plus jeunes à l’écologie ! », s’amuse Hélène Ferré, maitresse d’une classe de CP à l’école Toussaint Barthomeuf dans la petite ville de Peyrolles-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Sensible aux questions environnementales, l’enseignante de 52 ans importe depuis quelques années ses pratiques personnelles à l’école. Et cette année, elle est passée à la vitesse supérieure : elle a créé une « classe (presque) zéro déchet ».

« Depuis quelques années, la consommation de plastique jetable s’est vraiment emballée. Et je ne vous parle pas des produits marketing dérivés des émissions de télé que les enfants choisissent eux-mêmes avant la rentrée et qu’ils cassent tout au long de l’année », justifie-t-elle sur son blog.
 

Aussi, a-t-elle décidé de « faire un saut dans le passé, de revenir aux méthodes d’il y a 40 ans afin d’améliorer la classe de demain ».

Sa devise : privilégier le recyclable au jetable, le compostable au recyclable.

Des fournitures compostables ou recyclables

Concrètement, Hélène a supprimé les ardoises blanches en plastique et les feutres d’origine pétrochimique, parfois toxiques, remplacés par des ardoises en bois et des craies végétales qui ne font pas de poussière.

L’enseignante a aussi sélectionné des cahiers fabriqués en France sans COV (Composé organique volatil) avec une couverture cartonnée, des gommes blanches sans pvc et sans emballage, des crayons gris simples sans gomme au bout (à la place des porte-mine en plastique), des taille-crayons en métal, des crayons de couleur en résine ou en bois 100 % biodégradables, des « feutres compostables »…

Elle est même allée jusqu’à supprimer l’utilisation du tube de colle classique qui, entre le plastique utilisé pour l’emballage et sa courte durée de vie, se révèle très polluant. À la place, elle apprend aux élèves à fabriquer leur propre colle ( avec de la fécule de maïs, voir ici la recette) !

La liste complète des fournitures conseillées est disponible sur son blog.

Chansons écolos et sorties dans la nature

Et le tout ne revient pas plus cher : dans cette commune, c’est la mairie qui fournit le budget nécessaire à l’achat des fournitures scolaires (1100 euros par classe, par an), commandées en gros par les professeurs, ce qui permet de faire baisser les coûts. Hélène n’a pas dépassé le budget alloué aux autres enseignants. Les parents, eux, n’ont rien à acheter, si ce n’est une pochette à documents afin d’éviter de les coller sur des cahiers, et un chiffon à ardoise.

L’enseignante met aussi en place d’autres actions de sensibilisation aux questions écologiques dans l’école : elle apprend des chansons très engagées aux élèves, encourage les parents à préparer des goûters zéro déchet, à acheter des gourdes, et s’est même opposée au petit-déjeuner proposé gratuitement dans l’établissement…  « J’ai demandé au directeur si c’était bio, local et sans emballage jetable et il m’a répondu non. Ce n’est pas du tout dans l’esprit de la classe ! »

Mais si ses élèves n’ont pas de petit-déjeuner, ils s’occupent d’un jardin en permaculture et ont installé des poubelles de tri et de compost dans l’école. Hélène essaye aussi de multiplier les sorties à l’extérieur pour « faire de l’éducation à l’environnement et faire apprécier la nature aux enfants ». Car la maitresse d’école en est persuadée, « c’est en vivant les choses qu’on apprend le mieux ».

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