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Kickstarter peut-il bouleverser le crowdfunding en France ?

Le numéro 1 mondial du financement participatif vient d’annoncer son arrivée en France fin mai. Ulule et KissKissBankBank, ses concurrents tricolores, sont-ils en danger ? Les avis sont partagés.

Le 13/05/2015 par WeDemain
Le numéro 1 mondial du financement participatif vient d'annoncer son arrivée en France fin mai. Ulule et KissKissBankBank, ses concurrents tricolores, sont-ils en danger ? Les avis sont partagés.
Le numéro 1 mondial du financement participatif vient d'annoncer son arrivée en France fin mai. Ulule et KissKissBankBank, ses concurrents tricolores, sont-ils en danger ? Les avis sont partagés.

La rumeur agitait le milieu des « makers  » depuis des mois : Kickstarter, le numéro 1 mondial du financement participatif, arriverait bientôt en France. C’est désormais officiel. Par le biais d’un tweet, la firme américaine a annoncé l’ouverture de sa plateforme aux projets français à partir du 27 mai.
 
Certes, il était déjà possible, depuis la France, de contribuer au développement des projets présentés sur la Kickstarter : barbecue solaire, crayon qui imprime en 3D… Mais les Français ne pouvaient, jusqu’alors, pas y promouvoir leurs propres projets, à moins de justifier d’une adresse et d’un compte en banque Outre-Atlantique. Les start-up françaises se retrouvaient ainsi exclues du marché mondial du financement participatif.

1,5 milliards d’euros depuis 2009

Avec 1,5 milliards d’euros levés dans 11 pays depuis sa création, en 2009, Kickstarter devance en effet de loin ses concurrents hexagonaux. Sur la même période, Ulule et KissKissBankBank n’ont collecté « que » 31 millions d’euros chacun.
 
Ces derniers ont-ils quelque chose à craindre de l’irruption en France du mastodonte américain ? Pas selon Mathieu Maire, directeur général adjoint du site Ulule. « Même pas peur ! », a-t-il assuré à RFI. D’après lui, l’arrivée de Kickstarter devrait même plutôt dynamiser le secteur français du crowdfunding :

« Le financement participatif est un phénomène naissant. L’arrivée de Kickstarter devrait lui apporter encore plus de visibilité et de notoriété, ce qui bénéficiera à tout le monde. De plus, nous l’attendions depuis longtemps : cela ne va pas changer grand chose pour nous, puisque les porteurs de gros projets technologiques allaient déjà sur Kickstarter auparavant. »

Les projets culturels pour se démarquer

Co-fondateur de KissKissBankBank, Vincent Ricordeau se veut plus nuancé : « Cela va certainement créer un appel d’air et Kickstarter va sans doute prendre des parts de marché. Il faut espérer que leur part ne soit pas supérieure à l’appel d’air qu’ils auront créé… », s’inquiète l’entrepreneur dans un entretien accordé à l’Usine Digitale.
 
Pour se démarquer, son entreprise mise sur sa spécificité. Tandis que, selon Vincent Ricordeau, « Kickstarter est très puissant sur les jeux vidéo et les gadgets technologiques », KissKissBankBank est plus pointu sur les projets culturels et artistiques. Par ailleurs, ce dernier s’est d’ores et déjà diversifié, en fondant d’autres plateformes de prêt participatif : Hellomerci (prêt solidaire entre particuliers) et Lendopolis (financement participatif d’entreprises). 

D’autant que la concurrence sévira bientôt des deux côtés de l’Atlantique : « Nous allons nous lancer au Canada, et, de là, les États-Unis sont tout près… », annonce Vincent Ricordeau, dont la plateforme ne prélève que 3 % de commission, là où Kickstarter en perçoit cinq.

Jean-Jacques Valette
Journaliste à We Demain

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