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Mantes-la-Jolie, une ville où l’on apprend toute la vie

Mantes-la-Jolie (Yvelines) est l’une des 4 « villes apprenantes » françaises. Ce réseau international créé par l’Unesco regroupe 170 cités qui s’engagent à promouvoir l’apprentissage des citoyens en continu.

Le 05/12/2019 par Victor Branquart
La création de nouvelles pistes cyclables, au moins temporaires, est encouragée pour éviter la propagation du coronavirus. (Crédit : Shutterstock).
La création de nouvelles pistes cyclables, au moins temporaires, est encouragée pour éviter la propagation du coronavirus. (Crédit : Shutterstock).

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Lors de son arrivée au lycée, Niasse Khadidiatou, originaire du quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (78), a ressenti « un décalage vis-à-vis d’autres enfants issus de milieux et d’environnements différents ». Aujourd’hui étudiante, elle a décidé d’agir contre ce gap culturel. Avec cinq amies, elle a créé en 2016 l’association Enjoy pour favoriser l’éveil culturel d’enfants du quartier et leur proposer des sorties régulières.
 
Toutes les deux semaines, les cinq bénévoles accueillent une vingtaine d’enfants âgés de 9 à 13 ans au centre de vie sociale Aimé Césaire. Des ateliers thématiques mensuels sont proposés (les sciences, le street art, radios et médias, sport, solidarité et entraide, etc.) et une sortie culturelle est organisée en parallèle, au théâtre, au musée, au cinéma, etc. Deux thèmes récurrents sont également abordés. Cette année ce sont les fruits et légumes de saison et l’éloquence. « Le but est que le élèves puissent apprendre des choses dans des conditions différentes de celles de l’école, sans forcément être assis derrière une table, ajoute Niasse Khadidiatou. C’est par l’expérience, le discours, la découverte que l’on essaye de les intéresser à de nouvelles connaissances ». Une participation annuelle de 20 euros est demandée aux parents tandis qu’une subvention municipale permet à l’association de financer les sorties culturelles mensuelles.
 
L’initiative d’Enjoy s’inscrit pleinement dans la dynamique municipale de Mantes-la-Jolie. Depuis 2017, la commune a intégré le réseau des villes apprenantes de l’UNESCO, né en 2013 et dont le label valorise les efforts réalisés par une ville, une communauté, une région, qui « mobilise toutes ses ressources, dans tous les secteurs (éducatif, économique, politique, associatif, société civile, etc.) pour assurer à ses citoyens un apprentissage de qualité tout au long de la vie », détaille Suzy Halimi membre du conseil d’administration à la commission française pour l’UNESCO en charge du dossier des villes apprenantes et des chairs. 

Dans la ville apprenante, l’éducation est au cœur du projet de la collectivité, « la clé de tout développement », précise Suzy Halimi. Les dossiers des villes candidates sont étudiés selon des critères précis.
 
Si le programme ne permet pas aux villes labellisées de recevoir d’aide financière, l’UNESCO leur offre la possibilité de mutualiser leurs ressources et d’échanger quant à leurs actions et bonnes pratiques. Du 1er au 3 octobre dernier se tenait ainsi à Medellin (Colombie) la quatrième Conférence internationale sur les villes apprenantes   (ICLC). Y étaient représentées les quelques 170 villes du réseau en provenance de 53 pays. Actuellement seules quatre villes françaises ont intégré le réseau : Clermont-Ferrand et Mantes-la-Jolie dès 2017, Évry-Courcouronnes et Montpellier en 2019.

L’éducation, « la solution à 99% de nos problèmes »

À Mantes-la-Jolie, où vivent près de 45 000 personnes dont de nombreux jeunes et familles aux origines très diverses, la municipalité s’est saisie du label des villes apprenantes comme d’un outil de politique locale et de cohésion sociale. Parmi ses objectifs, celui de « permettre à toute notre population de s’autonomiser en acquérant des compétences et des connaissances nouvelles », insiste Raphaël Cognet, maire (LR) de Mantes-la-Jolie.

Avec plus d’une quarantaine d’initiatives et de projets, allant de l’ouverture d’un nouveau collège basé sur la différenciation pédagogique en passant par des concertations publiques sur l’avenir du centre-ville ou l’organisation d’ateliers sociaux-linguistiques, l’équipe municipale voit dans l’éducation et l’apprentissage à tous les âges « la solution à 99% de nos problèmes », assure Raphaël Cognet.
 
Parmi les dispositifs mis en place, « Citoyens dans ma ville » permet de demander une aide financière pour réaliser un projet, en échange de quelques heures de bénévolat. La plupart des demandes portent sur des séjours d’étude et linguistiques ou des échanges universitaires. « Nous voulons inciter notre jeunesse à aller découvrir ce qui se passe ailleurs, c’est pourquoi nous favorisons et finançons en priorité des projets qui permettent de coupler mobilité et apprentissage », poursuit le maire. 
 
Soutien scolaire entre élèves, ateliers de vulgarisation scientifique ou de concertation entre habitants, ouverture d’une École française de femmes, etc. Si chacune des actions aurait pu être portée hors du cadre de l’UNESCO, Raphaël Cognet voit dans le programme des villes apprenantes l’opportunité d’introduire « une vraie cohérence dans le projet municipal, de lui faire passer un cap et de stimuler le collectif ». Une manière aussi de « porter les couleurs de Mantes ailleurs que sur BFMTV ».

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