Un site pour voyager à la rencontre des artisans locaux

L’histoire commence au Bangladesh, en 2014. Globe-trotteuse fraîchement diplômée de l’EDHEC, Clara Baglione y pose ses valises pour six mois, le temps d’un stage en microfinance. C’est dans ce cadre qu’elle rencontre Dajenarah, une cuisinière qui lui apprend à manier les épices en échange de quelques cours d’anglais.

Séduite par ce “troc d’expériences”, Clara s’associe deux ans plus tard à une amie d’école, Houda Behidji, pour créer BeeShary : un site – et une application à venir – où des voyageurs curieux peuvent s’inscrire à des activités auprès d’artisans locaux pour agrémenter leur escapade et donner du sens à leur voyage.

“Nous pensons que ces découvertes favorisent l’ouverture d’esprit, l’émergence de nouvelles expériences et surtout, apportent une dimension plus humaine et authentique aux escapades”, expliquent les jeunes femmes sur leur site.

Une façon aussi de promouvoir les savoir-faire régionaux et de dynamiser les territoires.

Produits artisanaux

Découvrir le métier de souffleur de verre dans l’atelier de Christophe, à Biot. Écouter Jaqueline et Jean raconter l’histoire de leur moulin à huile , dans la commune de Bouleternère. Déguster une glace artisanale sur fond de musique chez Patrice, à Vence

Sur Beeshary, les voyageurs ont le choix entre des centaines d’activités dans des domaines variés. Si la plupart sont gratuites, l’artisan peut aussi décider de demander une participation à ses visiteurs.

La plateforme valorise aussi la consommation locale et responsable en proposant la vente en ligne de produits artisanaux sélectionnés par ses soins. 
 

Des abeilles partageuses

Pour financer ce projet, Clara et Houda ont lancé en 2015 une campagne de crowdfunding Ullul. 273 contributions, et un mois et demi plus tard, l’entreprise rassemble 20 000 euros.

Il a aussi fallu aux fondatrices imaginer un modèle économique pérenne. En plus d’une adhésion annuelle des artisans de 110 euros, l’entreprise élabore des coffrets avec les produits de ses artisans producteurs pour les vendre aux comités d’entreprise.

Aujourd’hui, le site rassemble 10 000 curieux et 250 artisans en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où les fondatrices de Beeshary ont remporté un appel d’offre. Une communauté “d’abeilles partageuses” qui grandit peu à peu. Et qui devrait encore s’élargir.

“Les abeilles essaiment pour former une colonie dans un endroit propice et sont bénéfiques à la nature. Houda et moi-même souhaitons, comme ces insectes, transporter notre concept de régions en régions pour qu’il soit bénéfique au plus grand nombre d’artisans français”, complète Clara Baglione.

Recent Posts

  • Ralentir

2024 dépasse les +1,5 °C : que nous dit ce record de chaleur

2024 marque un nouveau record de chaleur, avec une température mondiale excédant 1,5 °C par…

2 jours ago
  • Ralentir

De l’étincelle à la dévastation : les leçons des incendies de Los Angeles

À Los Angeles, c'est Paris qui a brûlé. Paris intra-muros, c'est une surface de 105…

4 jours ago
  • Respirer

Au cœur de l’École Hermès des savoir-faire à Pantin : l’artisanat comme vecteur d’excellence

REPORTAGE - À Pantin, l’École Hermès des savoir-faire forme des artisans maroquiniers d’exception. Un lieu…

5 jours ago
  • Déchiffrer

Donald Trump de retour : faut-il s’inquiéter pour l’écologie et la finance durable ?

Le second mandat de Donald Trump, qui débutera le 20 janvier prochain avec son investiture,…

6 jours ago
  • Partager

Pour tout, et pour tous, merci François

François Siegel, fondateur et directeur de la rédaction de WE DEMAIN, nous a quittés le…

1 semaine ago
  • Respirer

Peut-on stopper et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030 ?

La perte de biodiversité atteint des sommets historiques, menaçant un million d’espèces et notre propre…

1 semaine ago