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Une primaire à gauche, avec ou sans les candidats

L’appel d’Anne Hidalgo à une primaire de la gauche a aussitôt été rejeté par les principaux autres candidats. Mais les militants de la Primaire populaire ne renoncent pas à organiser ce scrutin.

Le 09/12/2021 par Alice Pouyat
Anne Hidalgo, sur le plateau de TF1 appelle à une primaire de la gauche.
Anne Hidalgo, sur le plateau de TF1 appelle à une primaire de la gauche. (Crédit : capture d'écran de MyTF1).
Anne Hidalgo, sur le plateau de TF1 appelle à une primaire de la gauche. (Crédit : capture d'écran de MyTF1).

L’une a craqué… D’autres suivront-ils ? Mercredi 8 décembre, Anne Hidalgo a fini par se rallier à l’idée d’une Primaire à gauche. Invitée surprise du 20 h de TF1, la candidate socialiste à la présidentielle 2022 a justifié : « Cette gauche fracturée, qui désespère beaucoup de nos concitoyens, doit se rassembler pour gouverner ». Sans cela, « la gauche ne pourra pas continuer à exister dans notre pays. »

Un exercice réclamé depuis longtemps par les militants du mouvement citoyen La Primaire populaire. Qui ont aussitôt applaudi cette décision. « Anne Hidalgo a entendu la volonté de 70 % de l’électorat des gauches et de l’écologie qui attendent le rassemblement pour gagner en 2022″, a réagi Mathilde Imer, porte-parole du mouvement dans un communiqué.

Mais à part Arnaud Montebourg, les autres principaux candidats de gauche ont immédiatement rejeté l’idée. Insoumis, communistes, et écologistes y restent fermement opposés.

« Anne Hidalgo prend acte de l’impasse de sa candidature », a ainsi fustigé jeudi matin Yannick Jadot sur Europe 1, soulignant les difficultés de la candidate socialiste, qui ne dépasse pas 5 % d’intentions de vote dans les derniers sondages. Et ajoutant : « il n’y a pas d’alternative pour le camp du progrès à un projet écologiste« . Si union il y a, cette dernière devra donc se faire « autour de l’écologie », a martelé Yannick Jadot.

« Anne Hidalgo ne peut pas nous proposer la machine à perdre que le PS a inaugurée en 2016 », a lancé pour sa part le député insoumis Eric Coquerel sur franceinfo. Laissant entendre qu’une union des gauches – dès le premier tour – ne serait pas stratégique. Quant à Fabien Roussel, le candidat du PCF, « il ira jusqu’au bout », a tranché un membre de sa campagne sur RMC.

Qu’importe, la Primaire populaire continue de mettre la pression publiquement pour unir gauches et écologistes en vue de la présidentielle, puisqu’aucun d’eux ne semble en mesure de passer seul au second tour selon les derniers sondages. Tout en jouant les entremetteurs en coulisses pour nouer le dialogue entre partis.

Une primaire fin janvier malgré les candidats

« Quelle que soit la réponse des autres candidats, un vote se tiendra sur la plateforme de la Primaire populaire entre le 27 et le 30 janvier. Avec ou sans leur accord. Ce vote désignera la candidature de rassemblement capable de gagner l’élection présidentielle et de mettre l’écologie, le renouveau démocratique et la justice sociale au pouvoir », persiste le mouvement. À ce jour plus de 244 000 Français sont inscrits sur cette plateforme, prêts à glisser un bulletin dans l’urne.

En attendant, des militants organisent aussi un sit-in devant les QG de Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon dès aujourd’hui. « Pour les inviter à rejoindre la Primaire populaire. »

Enfin, samedi 11 décembre, à 14h, une manifestation aura lieu Place de la République à Paris et dans 33 villes de France « pour l’unité vers un Front populaire écologique ». Ce à l’initiative de la Primaire populaire mais aussi d’autres organisations comme Démocratie Ouverte, Osez le Féminisme!, Unis pour le Climat, SOS Racisme, Zemmour c’est Non.

Objectifs : imposer les thèmes de la justice sociale et de l’écologique dans la campagne. Occuper le terrain face aux droites. Et là encore pousser les candidats à l’unité, même si celle-ci semble décidément compliquée.

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