Partager la publication "Une grave fraude aux « crédits carbone » exploitée par plusieurs pays pollueurs"
Les scientifiques incriminent une faille dans le mécanisme de « Mise en oeuvre conjointe » (MOC) prévu dans le protocole de Kyoto, qui a permis à des pays de gagner et de vendre des crédits carbone en échange de réductions d’émissions qui n’étaient « pas réelles ». La Russie et l’Ukraine ont été les principaux contrevenants, indiquent Lambert Schneider et Anja Kollmuss, du Stockholm Environment Institute (SEI), auteurs d’un mémoire publié par cet institut.
Dans le cadre du protocole de Kyoto, le mécanisme de Mise en oeuvre conjointe accordait des crédits carbone à des pays lorsqu’ils incinéraient ou diminuaient les gaz résiduaires de leurs industries plutôt que de les disperser dans l’atmosphère. D’autres pays, qui avaient besoin de dépasser leurs quotas d’émission, pouvaient acheter ces crédits, ce qui leur permettait d’émettre un volume de gaz équivalent à celui censé avoir été supprimé ailleurs. L’objectif étant de parvenir à un « jeu à somme nulle » d’émissions mondiales constantes.
Mais une faille dans le système a créé une « incitation perverse » à produire et incinérer davantage de gaz résiduaires, afin de gagner plus de crédits, indique une étude des mêmes auteurs parue lundi dans la revue Nature Climate Change.