Et si vous passiez au « niksen », l’art de ne rien faire ?

Il y a eu le « hygge », l’art du « cocooning » danois qui a envahi les magasins de décoration et nous a donné envie d’acheter une quantité excessive de bougies et de chaussettes en laine. Puis est venu le temps du « lagom », cette philosophie de vie suédoise qui prône le juste milieu, le « ni trop, ni trop peu ». 

Place maintenant au « niksen », arrivé tout droit des Pays-Bas. 

Le terme s’est déjà exporté outre-Atlantique (le New York Times et le Time s’y intéressent) et commence à faire parler de lui en France.

Le niks quoi ?

Mais qu’est-ce que le « niksen » exactement ? En néerlandais, « niks » signifie « rien ». Le « niksen » veut donc littéralement dire « ne rien faire ». Un art de l’oisiveté en quelque sorte. 

Les plus jeunes le traduiront sûrement par l’anglicisme « chiller », « glander », ou encore « être calé ». D’autres y verront une variante du farniente.

Facile, pensez-vous ? Pratiquer le « niksen » est en réalité bien plus simple à dire qu’à faire car dans les moments de paresse, la culpabilité n’est jamais bien loin, et elle n’a pas sa place dans le « niksen ». 

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Le niksen, mode d’emploi

Alors, pour adopter le « niksen » au quotidien, voici quelques règles d’or à suivre : 

Règle n°1 : aucun but tu n’auras.
Vous voulez lire un livre ? Ne choisissez surtout pas cet essai philosophique que vous essayez de terminer depuis des mois. Vous voulez écouter de la musique ? N’écoutez pas cet album, dont vos amis vous ont parlé pour pouvoir leur dire que vous l’avez fait. 

Le principe même du « niksen » repose sur la non-productivité. Ne faites rien « d’utile », oubliez vos objectifs.

Règle n°2 : tes pensées tu laisseras aller.
Le « niksen » est un temps où l’on se permet de divaguer. Il ne s’agit pas de méditer ou de se forcer à réfléchir au sens de la vie, mais plutôt de laisser libre cours à ses pensées. Cela peut se faire en étant assis à regarder par la fenêtre, ou en pratiquant une activité semi-automatique, comme le tricot ou le coloriage.

Un exercice qui se révèle excellent pour la créativité, et qui permet parfois de trouver la solution à un problème, sans même l’avoir cherchée.

Règle n°3 : détendu tu seras.
Cette réunion importante jeudi matin ? On oublie. La facture d’électricité à régler ? On oublie aussi. Pendant les moments de « niksen », adieu stress et tracas du quotidien.

On profite de ces instants de pure détente que l’on s’octroie. Un peu comme lorsque l’on procrastine, mais sans se sentir coupable cette fois. 

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Des bienfaits prouvés

Dans notre société ultra-connectée, l’injonction à « faire » est partout, et « perdre son temps » est difficile. Les agendas se remplissent jusqu’au burn-out. 

Pourtant, s’autoriser des pauses permet en réalité d’améliorer notre efficacité une fois de retour sur la tâche à accomplir, en plus de développer le bien-être personnel. 

Le « niksen » aurait également des bienfaits pour la santé. Interrogée par le Time, Eve Ekman, une chercheuse de l’university de Berkeley qui travaille sur le stress, affirme que les pauses détente réduisent l’anxiété, ralentissent le processus de vieillissement et rendent même le corps plus résistant aux microbes.   

Alors la prochaine fois que vous passerez devant un parc ou un banc, lâchez-votre téléphone et vos impératifs, asseyez-vous, et laissez-vous tenter par quelques minutes de « niksen ». Vous verrez comme il est bon de ne rien faire. 

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