Partager la publication "Interdire les smartphones au collège, la bonne idée ?"
Les adolescents devraient-ils utiliser des smartphones ? Des recherches scientifiques ont, en tout cas, scruté l’impact des téléphones connectés sur l’apprentissage, le bien-être et la santé mentale des collégiens. Dans le cadre de son doctorat au sein du Norwegian Institute of Public Health, la chercheuse Sara Abrahamsson a tiré en 2023 des conclusions très claires d’un croisement de données scolaires et de sondages. Il ne fait pas de doute : l’interdiction des smartphones diminue considérablement les soins de santé auprès des adolescents.
Depuis, le gouvernement norvégien a encouragé les établissements scolaires à bannir les smartphones de l’école. Là où cela a été appliqué, le résultat s’avère limpide : les notes moyennes des élèves ont progressé, le harcèlement scolaire a diminué et les notes des filles se sont améliorées. Sara Abrahamsson a publié en février 2024 une nouvelle étude chiffrée de cette expérimentation grandeur nature.
Dans le cadre de son étude, les données issues de 400 collèges ont été analysées par Sara Abrahamsson dans le cadre de ses recherches post-doctorat. La première conclusion concerne la gente féminine : interdire les smartphones a réduit de manière significative le nombre de consultations pour des symptômes et maladies psychologiques chez les filles. “Nous avons observé une baisse de presque 60 % des visites chez des psychologues et de 29 % chez des médecins généralistes”, note la chercheuse dans son étude.
L’interdiction des smartphones à l’école a également réduit significativement les incidents de harcèlement – pour les filles comme pour les garçons. Plus précisément, l’étude montre que le nombre de signalements pour du harcèlement a été réduit de 46 % chez les filles et de 43 % chez les garçons.
Les notes se sont aussi améliorées chez les filles au niveau de la moyenne générale et plus particulièrement en mathématiques. Et elles ont davantage de chance (4 à 7 points de plus) de poursuivre leurs études dans un lycée à vocation académique plutôt que dans une formation professionnelle. En revanche, aucune différence tangible n’a été observée en la matière chez les garçons.
À noter que les filles issues de milieux moins favorisés ont bénéficié de manière disproportionnée de l’interdiction, tant en termes de santé mentale qu’en termes de performances éducatives. La chercheuse en conclut que, de manière générale mais encore plus pour les filles issues de milieux socioéconomiques inférieurs, l’interdiction des smartphones se révèle être un outil politique peu coûteux pour améliorer à la fois la santé mentale et les résultats éducatifs des élèves. Et si on suivait l’exemple de la Norvège ?
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