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Où déménager ? VivrOVert : la plateforme qui facilite l’exode urbain

55 % des Français veulent vivre ailleurs, rêvent de déménager. Un chiffre en augmentation de 7 points par rapport à 2017, selon le dernier sondage de l’ObSoCo, l’Observatoire des usages et représentations des territoires, paru en octobre. “L’impact de la crise sanitaire c’est aussi, pour nombre de nos concitoyens, cette question prégnante : qu’est-ce qu’être dans son élément ? Et où l’être ?” commente la directrice générale, Gwénaëlle Gault.

D’autant qu’un tiers des Français peut télétravailler, selon le think tank Forum Vies Mobiles, et plus des deux-tiers des Franciliens. “Au-delà de deux jours, beaucoup sont libres de s’affranchir de leur lieu de travail pour choisir leur lieu de vie”, note Dominique Valentin, co-fondateur de VivrOVert.

D’où l’idée de cette nouvelle plateforme. VivrOVert veut apporter une réponse aux candidats au déménagement (ou plus simplement aider tout un chacun à trouver le lieu de vacances auquel il n’aurait pas pensé).

“Même si le désir est là, le passage à l’acte n’a rien d’évident car il ne s’agit pas seulement de quitter un lieu mais des relations, des habitudes. Certains ne savent pas toujours où vivre une nouvelle expérience, en adéquation avec leurs aspirations. D’autres, qui ont un lieu en tête, ne sont pas sûrs de faire le bon choix.”

Une carte interactive pour savoir où déménager

Le site fonctionne à peu près comme un site immobilier, pour identifier une commune avant d’y chercher un logement. Son utilisation est à la portée de tous. Sitôt votre compte créé, la plateforme invite à identifier le scénario qui vous correspond le mieux, grâce à des titres éloquents : Vivrofrais, VivroBleu, VivroCalm ou VivroMont.

Un clic, et une carte de France apparaît. En vert, les zones correspondant à votre pré-sélection. Si vous avez cliqué sur VivroMont, par exemple : les Alpes, le Massif central et Pyrénées.

(Crédit : Capture d’écran VivroVert)

Reste à affiner les critères (géographique, économique, sociologique ou écologique). Vous pouvez ainsi préciser le taux d’ensoleillement voulu, vos modes de transports privilégiés, ou le montant de la taxe foncière à ne pas dépasser…

Encore deux secondes de patience, la carte prend de nouvelles couleurs. En vert, les zones de 25 km de rayon conformes à tous vos vœux. L’orange signale celles où l’une des données manque.

Dans chacune de ces zones, vous saurez quel critère n’a pu être respecté, les annonces immobilières en cours, les offres d’emploi etc. Et le lendemain, vous recevez dans votre boîte mail le récapitulatif de la recherche.

À LIRE AUSSI : Jean Viard : « Avec la crise sanitaire, 15  % d’entre nous vont changer de vie”

Un outil précieux aussi pour les communes

Un an après son lancement, VivrOVert compte 10 000 utilisateurs. La plateforme est gratuite, financée par les agences immobilières et les collectivités locales. Elles y trouvent leur compte. “Si la collectivité nous paye, nous lui proposons de lui fournir les résultats des consultations, une mise en relation avec ceux qui ont cliqué. »

En payant, les collectivités peuvent aussi faire apparaître des données complémentaires sur la carte, à l’échelle plus fine du km2. Intéressant notamment pour des destinations peu recherchées. « On clique très peu sur Thionville [dans la Moselle], par exemple. Or elle apparaît souvent en vert : elle répond à tous les critères de recherche. Les utilisateurs ont donc une représentation erronée de ce territoire », souligne Dominique Valentin.

Une stratégie complémentaire au marketing territorial, en plein essor. « Des maires dépensent des sommes faramineuses en campagnes publicitaires, en dispositifs d’aide à l’implantation, pour faire venir des porteurs de projets. Notre site leur coûterait beaucoup moins cher », fait valoir le cofondateur de VivreOVert.

Qui précise toutefois que « toutes les collectivités figurent sur la plateforme, même celles qui ne nous financent pas. Car la finalité, c’est de donner sa chance à l’ensemble du territoire et d’éviter que l’exode urbain ne génère de nouvelles centralités. »

Essentiel pour celui qui œuvre depuis dix ans au rééquilibrage de nos communes, « une réponse à la question de la transition écologique”. Dès 2012, il créé le Relais d’Entreprises, un réseau d’espaces de travail partagé en milieu rural et périurbain. Inspirés des relais de poste de l’Ancien Régime, ces espaces permettent de réduire la distance entre le logement et l’entreprise. “Les trajets les plus rapides, les plus économiques, les plus écologiques et les plus sûrs sont ceux que l’on ne subit pas”, affiche l’entreprise labellisée “bas carbone” par le ministère de la Transition écologique en septembre. VivrOVert en est le prolongement.

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