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Angers, Nantes et Strasbourg : le palmarès des villes les plus vertes de France

L’Observatoire des villes vertes livre son palmarès 2017 : Angers, Nantes et Strasbourg arrivent en tête grâce à des politiques volontaristes et des actions innovantes pour la préservation de la biodiversité en ville.

Le 14/03/2017 par Julie Jeunejean
L'Observatoire des villes vertes livre son palmarès 2017 : Angers, Nantes et Strasbourg arrivent en tête grâce à des politiques volontaristes et des actions innovantes pour la préservation de la biodiversité en ville.
L'Observatoire des villes vertes livre son palmarès 2017 : Angers, Nantes et Strasbourg arrivent en tête grâce à des politiques volontaristes et des actions innovantes pour la préservation de la biodiversité en ville.

Quand on leur demande d’imaginer la ville de demain, les Français rêvent d’une cité verte, écologique et solidaire. Conscients du chemin à accomplir pour y parvenir, ils sont six sur dix à estimer que la création de nouveaux espaces verts devrait être la priorité des collectivités.

C’est ce que révèle, l’Observatoire des villes vertes – qui réunit l’Union nationale des entreprises du paysage et Hortis, l’association regroupant les responsables de la nature en ville – dans son palmarès 2017 des villes vertes, paru ce mardi 14 mars.

Un classement en tête duquel on trouve Angers, Nantes et Strasbourg.

Connue pour son histoire horticole, Angers est l’une des villes les plus vertes avec 100 m2 d’espaces verts par habitant contre 48 m2 en moyenne dans les 50 plus grandes villes de France. La mairie d’Angers y consacre un budget de 67 euros par habitant et par an. Elle a notamment mis en place 300 mini-jardins et 50 GreenPods  – ou jardinières connectées – pour préserver la biodiversité.

Avec un budget de 69 euros par habitant et par an, la ville de Nantes est celle qui mise le plus sur ses espaces verts.

Elle travaille notamment au développement d’une « étoile verte », un réseau qui permettra de relier tous les espaces végétalisés de son territoire.

La maire de la ville, Johanna Rolland veut ainsi faire de celle que l’on appelle « la ville aux 100 jardins  » une  ville… dans un jardin.

Strasbourg se classe troisième. La ville, qui s’est lancé le défi de devenir la « capitale verte de l’Europe », peut déjà s’appuyer sur un riche patrimoine naturel.

Les Strasbourgeois disposent de 116 m2 d’espaces verts par habitant, soit 2,5 fois plus que la moyenne française.

Pour aller plus loin, la ville a déployé le plan Strasbourg grandeur nature avec comme objectif de lier biodiversité et solidarité, végétal et citoyenneté. À noter que la ville a déjà pris de l’avance sur la démarche « zéro phyto » : cela fait neuf ans qu’elle bannit les pesticides dans l’entretien de ses espaces verts.

La France en retard au niveau international

C’est un fait : les espaces urbains français verdissent, que ce soit sous forme de façades, de toitures végétalisées ou encore de jardins partagés. Mais ils restent encore « trop pauvres en espaces verts », estime l’Observatoire.

Les villes appartenant aux ensembles urbains à forte densité, en Île-de-France par exemple, sont les plus mal dotées.

En moyenne, les villes françaises consacrent 46,50 euros par habitant et par an à ces espaces. « Ce n’est pas assez, estime Catherine Muller, présidente de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep). Quand on regarde les palmarès internationaux, la France arrive loin derrière. Elle accuse un réel retard vis-à-vis de ses voisins d’Europe du nord. »

L’investissement dans de nouveaux espaces verts, en effet, reste faible : 1,3 % du budget total des grandes villes en moyenne.

Pour Catherine Muller, il est donc nécessaire de végétaliser le débat politique. « Aux yeux des élus, la présence des espaces verts dans les villes est anecdotique. Pourtant, il s’agit d’une demande de la part des citoyens qui apporte beaucoup à la collectivité ». 

Une meilleure santé pour les citadins

Car « les espaces verts apportent une solution intelligente et durable à de nombreuses problématiques urbaines actuelles » explique l’Observatoire.
 
Selon une étude Asterès de 2016 pour l’Unep, les espaces de verdure s’accompagnent d’une multitude de bienfaits pour les populations citadines, le développement durable et l’économie locale.

De nombreuses études scientifiques démontrent l’effet positif sur la santé physique et mentale que peut avoir la présence d’espaces verts.

De quoi encourager l’activité, améliorer la qualité de l’air et réduire le stress.
 

« Les parcs, les jardins, les aires de loisirs et les infrastructures sportives sont des lieux de rencontre où peuvent se côtoyer des personnes provenant de différents milieux sociaux, de diverses ethnies et de générations éloignées. »

Ces espaces contribueraient également à l’équité sociale en matière de santé. En particulier pour les individus issus de milieux modestes, les personnes âgées et les femmes au foyer.

Les espaces verts, un point positif pour le développement durable

Côté environnement, les espaces verts et les étendues d’eau sont l’une des clés du développement durable des villes. En atténuant l’effet des « îlots de chaleur urbains », ils assurent une régulation naturelle des températures.

De plus, les végétaux contribuent à réduire la pollution atmosphérique en piégeant les particules fines, en retenant le CO2, en séquestrant les métaux lourds et en atténuant la concentration d’ozone. Refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales, ils ont également une fonction de conservation de la biodiversité.

Hausse des prix de l’immobilier

Selon l’Observatoire, la présence d’espaces verts a également des retombées économiques positives. Leur mise en œuvre et leur entretien contribuent à la création d’emploi et de  richesses au niveau local. La présence d’espaces verts favorise également l’attractivité démographique et touristique des villes.

L’une des conséquences de ce regain d’attractivité, selon les études d’Asterès et de l’Obervatoire, est l’augmentation des prix de l’immobilier. Une tendance favorable aux propriétaires (et par rebond aux collectivités, par le biais de l’impôt), mais qui pourrait accroitre le phénomène de gentrification des villes, au détriment des populations les moins aisées.

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