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Aux Philippines, les élèves devront planter 10 arbres pour obtenir leur diplôme

Le 05/06/2019 par WeDemain
La carte interactive (Crédit : World Air Quality Index)
La carte interactive (Crédit : World Air Quality Index)

Avoir un bon bulletin pourrait ne plus suffire pour décrocher son diplôme aux Philippines. Les élèves du primaire au supérieur devront aussi planter une dizaine d’arbres : telle est la mesure votée le 25 mai par la Chambre des représentants, et examinée par le Sénat, rapporte CNN Philippines

Avec 12 millions d’élèves qui sortent du primaire par an, 5 millions de lycéens et 500 000 diplômés du supérieur, 175 millions d’arbres pourraient être plantés chaque année.

Ce projet de « loi sur l’héritage de la remise des diplômes pour l’environnement » intervient alors que les Philippines font face à une situation écologique alarmante. L’Institut des Sciences environnementales pour le changement social (ESSC) estime que la surface des forêts du pays est passée de 21 millions d’hectares en 1900, à 5,5 millions en 1999. Soit de 70 à 18 % du territoire national ! D’ici 2028, le gouvernement philippin espère au moins recouvrir un espace boisé de 7,1 millions d’hectares.

Déjà des lois pour planter des arbres

D’autres incitations des élèves à planter des arbres ont déjà été adoptées par le passé par le gouvernement. Deux lois sur la plantation d’arbres ont même été votées, dont l’impact n’est pas connu. En 2012, l’Arbor Day Act stipulait que « tout Philippin en pleine possession de ses moyens, âgé d’au moins douze ans, devrait planter un arbre tous les ans ». Avant cela, un décret présidentiel de 1977 imposait « à chaque citoyen d’au moins dix ans, de planter un arbre par mois durant cinq années consécutives ».  La nouvelle loi pourrait potentiellement remplacer l’Arbor Day Act, ou l’amender.

Les conséquences de la déforestation

Les conséquences de cette déforestation ont été détaillées en 2011 par l’ESSC dans une étude sur le Déclin de la forêt philippine. Outre la perte de biodiversité, se trouve l’insécurité alimentaire. L’absence de couverture forestière accentue l’érosion des sols provoquée par les typhons auxquels le territoire est régulièrement exposé. Cette dégradation des sols est telle que 50 % des terres exploitables se trouvent inutilisés dans de nombreuses provinces.

L’institut alerte aussi sur la perte de diversité culturelle induite par la déforestation. Les populations indigènes, privées de leurs revenus liés à l’exploitation des ressources naturelles, sont de plus en plus contraintes à se déplacer vers les zones urbaines de l’archipel.

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