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Déchets d’emballages et de papiers : l’Ademe livre ses recettes pour améliorer le recyclage

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) juge nécessaire d’améliorer la collecte et d’augmenter la capacité des centres de tri pour atteindre l’objectif de 60% de déchets recyclés en 2025

Le 27/10/2014 par WeDemain

Dans une étude prospective sur la gestion des déchets d’emballages et de papiers graphiques à l’horizon 2030, publiée le 15 octobre, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) juge nécessaire d’améliorer la collecte et d’augmenter la capacité des centres de tri pour atteindre l’objectif de 60% de déchets recyclés en 2025 inscrit dans le projet de loi sur la transition énergétique. Ce dernier, voté le 14 octobre à l’Assemblée nationale et qui doit encore être discuté au Sénat, prévoit une diminution de moitié de la mise en décharge d’ici 2025 par rapport à 2010 et le recyclage de 55% des déchets non dangereux. Or aujourd’hui, 42% des emballages et papiers collectés par le service public de la gestion des déchets (SGPD) sont recyclés, rappelle l’étude. 
L’extension en cours des consignes de tri à l’ensemble des emballages plastiques (pots et barquettes, films plastiques, bouteilles et flacons) va générer une augmentation de 25% du poids des quantités de déchets collectés et une hausse de 95% en volume d’ici 2030, selon l’Ademe. De plus, souligne-t-elle, les objets à trier seront plus hétérogènes qu’aujourd’hui, rendant plus difficile le lien entre une forme et une matière et comportant des souillures plus importantes. Pour gérer au mieux ces futurs flux, notamment pour maîtriser le coût de la collecte qui représente la moitié du coût global de gestion des déchets d’emballages, l’étude plaide pour une harmonisation des consignes de tri et de la signalétique (point vert, tri main, etc…).

Des centres de tri plus gros et moins nombreux

« Le premier geste de tri par l’habitant permet une réduction des coûts du tri », insiste l’Ademe qui préconise aussi de privilégier au niveau national une organisation reposant sur la coexistence de deux types de schémas de collecte. « La collecte, selon un schéma séparant, à la source, les fibreux (emballages papiers et cartons et papiers graphiques) d’une part et les non fibreux (emballages en plastiques et métaux) d’autre part, et dans une moindre mesure un schéma papiers graphiques/emballages peut constituer, sur les territoires où l’implantation des contenants correspondant est envisageable, une organisation pertinente par rapport à une collecte multi-matériaux (emballages, hors verre, et papiers graphiques collectés en mélange) ». Une mesure en ce sens a d’ailleurs été adoptée à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique. 
« Se contenter d’une simple adaptation des outils de tri existants en conservant les schémas d’organisation actuels conduirait à une hausse significative des coûts sans pour autant parvenir à répondre aux différents objectifs recherchés », souligne encore l’Ademe qui plaide pour une « plus grande automatisation des centres de tri » car « seule l’augmentation de la capacité moyenne » de ces unités permettra de maîtriser les coûts. Aujourd’hui, la France compte 237 centres de tri d’une capacité moyenne de 12.000 tonnes par an, soit l’équivalent des déchets produits par 250.000 habitants. Selon l’étude, l’industrialisation et l’augmentation des capacités entraînera la diminution des unités de tri qui devraient finalement être « entre 80 et 150 ». Les industriels de la filière estiment également que la France a besoin de développer ses capacités de tri. Début juillet, ils ont proposé de créer 60 nouvelles unités de tri dans le cadre de la feuille de route « Recyclage et matériaux verts » de la Nouvelle France industrielle lancée par le gouvernement.

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