En une heure, plus de 10 milliards d’e-mails sont envoyés à travers le monde, ce qui consomme l'équivalent de 4 000 tonnes de pétrole. Mais des entrepreneurs suédois ont trouvé le moyen de réduire cette consommation à néant.
En une heure, plus de 10 milliards d’e-mails sont envoyés à travers le monde, ce qui consomme l'équivalent de 4 000 tonnes de pétrole. Mais des entrepreneurs suédois ont trouvé le moyen de réduire cette consommation à néant.
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Eh non, internet n’est pas
un monde virtuel qui ne pollue pas. Au contraire même, le trafic en ligne a un fort impact énergétique. C’est pourquoi Apple et consorts se lancent dans la construction de centre de données estampillés « verts ». Encore cette semaine, la marque à la pomme a annoncé que ses deux prochains data centers (immenses garages à données numériques) en Irlande et au Danemark seront entièrement alimentés par les énergies renouvelables.
Le premier centre de données à énergie positive
Mais à Falun en Suède, à environ 200 kilomètres de Stockholm, des entrepreneurs et fournisseurs locaux voient plus loin. Avec la construction d’
EcoDataCenter, l’ouverture est prévue pour mars 2016, l’entreprise FaluEnergi&Vatten, ses partenaires EcoDC AB et Schneider Electric affirment lancer le
« premier centre de données à énergie positive sur Terre ».
À l’origine de ce projet comprenant trois bâtiments, six personnes, dont d’anciens entrepreneurs qui, selon l’un d’eux, Jan Fahlén, « ont déjà construit une quinzaine de centres de données à travers le monde ».
« Aujourd’hui, de plus en plus de personnes utilisent non seulement les clouds, ces plateformes en ligne qui stockent des données, mais aussi le streaming musical et vidéo », explique-t-il,
« il est donc indispensable que nous trouvions des solutions énergétiques pour les centres qui les traitent. La particularité, cette fois-ci, c’est que toute l’énergie produite par ces énormes firmes énergivores va être réutilisée pour réduire notre empreinte environnementale ».
L’électricité des datacenters, principalement générée par des centrales thermiques au charbon, laisse en effet une empreinte carbone considérable. Selon les observateurs, la totalité de leurs émissions de CO2 devrait dépasser celles du transport aérien d’ici trois ans.
Un système qui profite aux habitants de la ville
« En hiver, l’excès de chaleur généré par les serveurs servira à chauffer la ville et le data center, tandis qu’en été, tandis qu’en été, on réutilisera la vapeur produite dans la centrale électrique avoisinante pour entraîner le système de ventilation des machines du centre et ainsi, le refroidir », explique Jan Fahlén. L’équipe s’appuiera ainsi sur un système de chauffage urbain lui-même basé sur des énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique et biocarburants durables). Le trop-plein d’énergie issu de la chaleur produite par le datacenter sera utilisé pour chauffer les appartements de la ville.
« En produisant de la fraicheur grâce à la chaleur et inversement, nous sommes sûrs de pouvoir annoncer un bilan carbone négatif en un an», assure-t-il.
Selon Jan Fahlén, « 35 à 50 % de l’énergie consommée par les centres de données classiques sert à refroidir les lieux, ce qui, en plus d’être non-écologique, coûte très cher ». Et l’entrepreneur de poursuivre : « Nous ne sommes pas juste des mecs biens qui font gaffe à la planète, nous voulons aussi faire du business à partir d’un système plus économique pour nos clients. »
Avant même la construction de l’EcoDataCenter, son modèle économique pionnier a été récompensé par un prix mondial, le « Global District EnergyClimateAward », en 2013. Avec sa consommation énergétique de 18 mégawatts, ses systèmes perfectionnés et reconnus de sécurité, son toit végétalisé qui refroidira les trois bâtiments en été, l’auto-suffisance de ce centre de données novateur ne reste plus qu’à être prouvée.
Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil