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Fin des produits phytosanitaires : « Si les pucerons reviennent, il y aura un retour des coccinelles »

Fongicides, herbicides et pesticides : les collectivités ne peuvent plus les utiliser depuis le premier janvier. Quelles conséquences pour les villes et villages ? Des espèces animales ou végétales vont-elles réapparaître ? Benoît Hartmann, porte-parole de l’ONG France Nature Environnement, a répondu à nos questions.

Le 06/01/2017 par WeDemain
Fongicides, herbicides et pesticides : les collectivités ne peuvent plus les utiliser depuis le premier janvier. Quelles conséquences pour les villes et villages ? Des espèces animales ou végétales vont-elles réapparaître ? Benoît Hartmann, porte-parole de l’ONG France Nature Environnement, a répondu à nos questions.
Fongicides, herbicides et pesticides : les collectivités ne peuvent plus les utiliser depuis le premier janvier. Quelles conséquences pour les villes et villages ? Des espèces animales ou végétales vont-elles réapparaître ? Benoît Hartmann, porte-parole de l’ONG France Nature Environnement, a répondu à nos questions.

We Demain : En quoi cette interdiction des produits phytosanitaires est-elle une bonne nouvelle ?

Benoît Hartmann : Il y a deux grands enjeux avec cette interdiction. Tout d’abord la santé publique. Les enfants en bas âge qui jouent dans les parcs ne seront plus exposés aux pesticides. On sait maintenant à quel point ils sont nocifs pour la santé donc il était primordial d’éviter le contact avec la population. Cela profite aussi à la biodiversité. Quand on empêche certaines espèces de vivre, on fait du tort aux pollinisateurs comme les papillons, les abeilles sauvages ou encore les scarabées. Sans ces maillons essentiels, moins de fleurs, et la chaîne alimentaire est complètement déséquilibrée. Une grande biodiversité, c’est le plan de secours de la nature. En cas de grands changements, plus il y a d’espèces et plus il y a de chances qu’au moins une espèce puisse s’adapter.

L’aspect de nos villes va-t-il changer ?

Pas du tout ! Il n’y a pas besoin de pesticides pour avoir de beaux espaces verts. Si on veut éviter certaines herbes on peut, par exemple, planter des fleurs et des graminées. Associées, elles occuperont l’espace et empêcheront les « mauvaises herbes » de proliférer. En faisant cela on aura un aspect ensauvagé mais fleuri, et donc joli. Ceci dit, pour éliminer les herbes indésirables, le mieux reste le désherbage mécanique qui crée de l’emploi.

Avec la disparition des pesticides, y a-t-il un risque de voir un retour d’insectes dits indésirables ?

Pas au sens où on l’entend car la nature sait faire ce qu’il faut. Une espèce ne réapparaît jamais seule et les espèces s’auto-régulent entre elles. Si les pucerons reviennent, il y aura également un retour des coccinelles. Toutefois, il faut savoir qu’en éliminant totalement une espèce, on dérègle la biodiversité et on permet à une autre de se multiplier de manière déraisonnable. Donc moins on traite, moins on a besoin de traitement. Par ailleurs, l’homme peut également intervenir au besoin.

Comment ?

Il existe une multitude de solutions non-invasives et non-agressives. Par exemple, pour lutter contre les pucerons, on peut implanter des larves de coccinelles qui agiront efficacement. Il est également possible de planter un rosier qui agira comme un indicateur de la prolifération des pucerons car ils préfèrent s’attaquer à cette plante en priorité, cela laisse donc du temps pour agir très tôt. Les plantes aromatiques comme la menthe, la sauge ou le basilic repoussent également les insectes. Il y a aussi d’autres traitements autorisés, comme le purin d’orties, issu d’une agriculture biologique neutre pour la santé de l’homme.

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