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Gaspillage énergétique : et si on peignait tous les toits en blanc ?

La tendance des toits blancs ou « Cool Roof », gagne la France. A Quimper, un hypermarché Leclerc a décidé de la suivre pour réduire sa consommation d’énergie. Une solution écologique, mais aussi économique.

Le 15/02/2017 par Julie Jeunejean
La tendance des toits blancs ou "Cool Roof", gagne la France. A Quimper, un hypermarché Leclerc a décidé de la suivre pour réduire sa consommation d’énergie. Une solution écologique, mais aussi économique.
La tendance des toits blancs ou "Cool Roof", gagne la France. A Quimper, un hypermarché Leclerc a décidé de la suivre pour réduire sa consommation d’énergie. Une solution écologique, mais aussi économique.

Repeindre son toit en blanc. C’est le choix qu’a fait un hypermarché Leclerc, à Quimper, pour réduire sa consommation énergétique. Une idée simple mais pertinente qui a permis à l’entreprise d’économiser sur sa facture de climatisation et de chauffage. Et d’améliorer considérablement, au passage, son empreinte écologique.
 

Pour créer ce véritable bouclier thermique, « il ne suffit pas de peindre son toit en blanc, mais de le faire avec une peinture dite thermique » précise le directeur de Cool Roof France, Antoine Horellou, en charge de la rénovation du toit de l’hypermarché breton. 

Cette peinture permet à la fois d’augmenter la réflexion de l’énergie solaire (afin d’éviter l’absorption de la chaleur en été par les bâtiments et ainsi limiter l’utilisation de climatisation) et d’empêcher les fuites de chaleur en hiver. Sachant que le toit, à lui seul, est responsable d’environ 30 % des pertes énergétiques d’un bâtiment.

Protéger les bâtiments du chaud et du froid

C’est en 2015, après un voyage aux États-Unis, qu’Antoine Horellou a créé, avec deux associés la start-up Cool Roof. « 75% des supermarchés Walmart ont adopté ce type de toit pour diminuer leur consommation d’énergie », constate-t-il, « alors qu’en France, les toitures commerciales sont pour la plupart mal isolées, mais également parcourues de microfissures. C’est un drame au niveau environnemental« . 

De retour en France, ils élaborent, en s’inspirant des recherches de la NASA, une peinture qui reflète les radiations solaires et assure un ralentissement des transferts de chaleur, protégeant ainsi les bâtiments du chaud, mais également du froid. 

 

Éviter l’effet d’îlot de chaleur urbain

Aux États-Unis, la pratique est beaucoup plus populaire. En 2010, la ville de New York s’est lancée dans un vaste programme visant à blanchir ses toits. Une initiative qui vise à rendre la ville moins énergivore. Et plus vivable, car cette méthode permet de limiter l’effet d’îlot de chaleur urbain, à l’instar des toits végétalisés.

« Les toits verts sont extrêmement importants pour la biodiversité, reconnait Antoine Horellou, mais ils représentent un coût quatre à cinq fois plus important que celui des toits blancs » , précise-t-il.

Les cools roofs sont, selon Steven Chu, prix Nobel de Physique et ancien secrétaire d’État américain à l’énergie, l’un des moyens les plus rapides et les moins onéreux pour réduire le changement climatique.

En 2012, une étude canadienne de l’Université de Concordia publiée dans L’Environmental Research Letters (ERL) estimait qu’accroître de 0,1 la valeur de l’albedo  (la fraction de l’énergie solaire qui est réfléchie vers l’espace ) des villes permettrait d’éviter une émission de 130 à 150 milliards de tonnes de CO2 pendant 50 ans.

 

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