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Le réchauffement pourrait nous priver de 2 mois de sport par an

Ski sans neige, course sous le cagnard… Un rapport alarmant du WWF France met en garde : le réchauffement va affecter durement les amateurs de sport en France.

Le 06/07/2021 par Alice Pouyat
Faire du sport au delà de 32 °C est mauvais pour la santé.
Faire du sport au delà de 32 °C est mauvais pour la santé. (Crédit : Shutterstock)
Faire du sport au delà de 32 °C est mauvais pour la santé. (Crédit : Shutterstock)

Des températures caniculaires, une humidité étouffante… Aux Jeux olympiques de Tokyo, qui s’ouvrent le 23 juillet, les athlètes se préparent à suer. Certains s’entraînent d’ailleurs depuis des mois dans des salles thermiques aménagées. Plus généralement, ce sont tous les amateurs de sport qui risquent demain d’être affectés par les dérèglements climatiques. 

Voilà la conclusion alarmante d’un rapport du WWF France publié le 6 juillet, réalisé avec le soutien financier du ministère des Sports.

Ce rapport anticipe non seulement une baisse des performances sportives à venir, mais aussi d’importantes difficultés pour les infrastructures sportives. Il propose enfin des solutions pour éviter le pire. 

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Dangers pour la santé

Du côté des pratiques sportives, alors que les canicules devraient doubler d’ici à 2050 selon le GIEC, le rapport pointe des dangers sanitaires à venir. Faire du sport au-delà de de 32 °C étant déconseillé, le réchauffement climatique pourrait même faire perdre aux Français, enfants ou adultes, jusqu’à 24 jours de pratique sportive dans un monde à +2 °C. Et jusqu’à 2 mois dans un monde à +4 °C, selon ce rapport.

Côté infrastructures, « les sites de pratique sportive et équipements sont également menacés ». Les pelouses des stades de foot notamment vont souffrir de sécheresses de plus en plus nombreuses et intenses. « Une hausse de la température moyenne planétaire de +2 °C pourra entraîner 5 à 20 jours de vagues de chaleur supplémentaires pour presque la moitié des stades français », précise le rapport. Bien sûr, des solutions existent, comme l’arrosage, la ventilation, mais elles ne sont « pas toujours viables ni souhaitables ».

Des solutions d’ici les JO de Paris ?

Les sites d’activités nautiques sur le littoral sont eux menacés par l’élévation du niveau de la mer. Selon le GIEC, il pourrait augmenter d’un mètre ou plus dans un monde à +4 °C. Ce sont donc un quart des clubs situés sur les littoraux français qu’il faudrait relocaliser d’ici la fin du siècle… 

Aussi, la présidente d’honneur du WWF et navigatrice Isabelle Autissier interroge :

« Nous, sportifs, subissons également de plein fouet les conséquences du réchauffement : quelle skieuse sans neige ? Quel régatier dans des mers couvertes d’algues toxiques ? (…) Comment imaginer battre de nouveaux records dans ces conditions ? »

interroge la présidente d’honneur du WWF et navigatrice Isabelle Autissier. 

Dans ce contexte, le WWF appelle d’urgence le monde du sport à s’engager pour la défense du climat et de la biodiversité. Il enjoint notamment toutes les instances sportives à intégrer les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat dans l’organisation d’événements. Mais aussi à s’équiper d’outils pour mieux évaluer leur impact, à former les plus jeunes au respect de l’environnement. Ou encore à imposer des objectifs écolos à leurs sponsors ou fournisseurs. 

L’un des premiers tests pour la France sera les Jeux olympiques de 2024, Paris ayant promis d’aligner ces JO sur les objectifs de l’Accord de Paris.

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