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Norvège : la Réserve mondiale de semences au secours de pays en guerre

Pour la première fois, des semences vont être puisées afin de fournir des pays voisins de la Syrie, détruits par la guerre. La quantité et la nature des graines ne sont pas encore connues, ni la date précise de retour.

Le 21/09/2015 par WeDemain
Pour la première fois, des semences vont être puisées afin de fournir des pays voisins de la Syrie, détruits par la guerre. La quantité et la nature des graines ne sont pas encore connues, ni la date précise de retour.
Pour la première fois, des semences vont être puisées afin de fournir des pays voisins de la Syrie, détruits par la guerre. La quantité et la nature des graines ne sont pas encore connues, ni la date précise de retour.

La Réserve mondiale de semences du Svalbard, précieuse « Arche de Noé végétale » protégeant la diversité génétique des conflits et des catastrophes naturelles, a annoncé lundi qu’elle allait pour la première fois être mise à contribution, du fait du conflit syrien. 

Sa banque de gènes dans la ville syrienne d’Alep ayant été détruite, le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda) a demandé à récupérer des graines pour reconstituer ses stocks dans les pays voisins de la Syrie, mais pas en Syrie même, a déclaré à l’AFP Åsmund Asdal, le coordinateur de la Réserve de semences.

Située sur l’archipel norvégien du Svalbard, dans l’Arctique, la Réserve mondiale de semences a pour objet de préserver des échantillons de graines des principales espèces cultivées afin de se prémunir contre les risques de disparition provoqués par les catastrophes naturelles, les guerres, le changement climatique, les maladies, les accidents ou la gestion hasardeuse des banques de gènes existantes.

Les États et les institutions dépositaires restent propriétaires des semences et peuvent les récupérer à leur convenance. « C’est la première fois que l’on nous demande de récupérer des graines », a indiqué Åsmund Asdal. « C’est une mauvaise nouvelle pour l’Icarda et pour la banque de gènes d’Alep qui est détruite, mais, pour nous, c’est la confirmation que la Réserve mondiale du Svalbard est une mesure mondiale utile et indispensable », a-t-il ajouté.

4,5 millions de variétés

Inauguré en 2008, l’entrepôt, également surnommé parfois « chambre forte du Jugement dernier », fait office de filet de sécurité pour les quelque 1 700 banques de gènes existant à travers le monde.
Situé dans une région paisible et reculée, et enfoui à plus de 120 mètres à l’intérieur d’une montagne, il est ultrasécurisé et assure des conditions de conservation optimales à une température de -18° C. Même en cas de défaillance du système de réfrigération, le pergélisol, le sol gelé toute l’année, garantit de maintenir des conditions thermiques adéquates.

Derrière une porte blindée, les trois grosses cavités qui forment l’entrepôt peuvent accueillir jusqu’à 4,5 millions de variétés stockées dans des caisses ou des caissons alignés sur des étagères. Plus de 865 000 échantillons ont à ce stade été déposés par 65 banques de gènes différentes, selon Åsmund Asdal, ce qui représente plus de 40 % de la diversité génétique végétale mondiale d’après le journal norvégien Verdens Gang (VG).

La quantité et la nature des graines renvoyées à l’Icarda ne sont pas encore connues, ni la date précise de retour : « Protéger la biodiversité mondiale de cette manière est précisément la raison d’être de la Réserve mondiale de semences du Svalbard », a commenté dans un communiqué Brian Lainoff, un porte-parole du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures (GCDT), partenaire du projet.  

La rédaction (avec AFP)

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