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Télécharger un jeu vidéo pollue plus que de l’acheter en magasin

Selon une étude, au delà de 1,3 Giga-octets, télécharger un film ou un jeu produit plus de carbone que de l’acheter sur support physique. En cause : la consommation des ordinateurs, des serveurs et des datacenters.

Le 08/10/2014 par WeDemain
©John McStravick
©John McStravick

Ne pensez pas sauver la planète en piratant vos séries préférées. Dans une étude publiée en septembre, le Journal of Industrial Ecology de l’université de Yale (États-Unis) révèle que la version numérique d’un jeu vidéo est plus polluante que sa version matérielle. Le rapport conclut que plus le fichier est lourd, plus il est préférable d’acheter sa version en magasin, qu’il s’agisse d’un jeu vidéo, d’un film ou de musique.  

L’étude évalue l’empreinte carbone d’un même jeu vidéo de 8,8 giga-octets, le poids moyen d’un jeu sur PlayStation 3 (PS3), selon qu’il est acheté dans un magasin ou téléchargé. Au final, la fabrication, l’emballage et l’acheminement d’un Blu-Ray en Grande Bretagne produit 20,82 kg de carbone. Sa version numérique : 27,53kg (soit 1/3 de plus), via la connexion aux serveurs, le temps de téléchargement et la consommation du serveur hébergeant les contenus.

Le rapport conclue qu’au delà d’1,3 gigaoctets (Go), la version matérielle est moins polluante. À titre comparatif, un film qualité DVD de 1h30 fait à peu près 2,5 Go, et un album de trois-quart d’heure pèse 0,4 Go. L’étude indique qu’elle s’est penchée sur l’exemple de la PS3 en Grande Bretagne. Les auteurs recommandent de refaire le point dans quelques années, la taille des jeux et le débit de connexion évoluant rapidement.

Si Internet a déstabilisé de nombreuses industries, depuis la presse jusqu’à la musique, on pensait pouvoir au moins se réjouir d’une chose : la dématérialisation fait du bien à la planète, débarrassée de la nécessité d’imprimer, d’emballer, de produire. Sauf que le numérique n’est pas immatériel. Avant qu’un jeu n’arrive sur l’ordinateur, il a fallu charger le fichier, le stocker sur des serveurs, climatiser des Datacenters très gourmands en énergie, alimenter l’ordinateur et la connexion le temps du téléchargement. Avant même d’avoir commencé à jouer, la facture énergétique est élevée.

Une prise de conscience du véritable coût de l’informatique émerge petit à petit. Depuis le milieu des années 2000, l’idée d’une facture énergétique du web s’est popularisée sous le concept du Green it, ou informatique verte. Et 2012, les Technologies de l’Information et de la Communication ont pesé pour 1,5% de la production mondiale de gaz à effet de serre, l’équivalent du transport aérien.  

Laura Cuissard
Journaliste 
@faisonsenvie 

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