Partager la publication "Vie sous-marine : 10 clichés qui montrent « ce qui est magnifique, avant qu’il ne soit trop tard »"
Quatre ans après sa première expédition scientifique pour les identifier au large de l’île Maurice, Fabrice Guérin les photographie pour raconter leur histoire. Ses clichés ramenés du fond des océans sont exposés jusqu’au 27 novembre à Paris, à la Chata Gallery. Pour ceux qui ne peuvent pas s’y déplacer, ils sont aussi accessibles via leur site.
Pour les approcher, le photographe, originaire de l’Eure-et-Loire, qui officie depuis plus de 15 ans tout en travaillant en tant que directeur artistique de l’agence Havas, s’est d’abord rendu aux larges des Açores. « Mais là-bas, il ne m’était pas possible de les observer ailleurs qu’en surface, et je voulais les voir sous l’eau ». En 2012, il part alors à la découverte des plus grands d’entre eux, près des côtes mauriciennes. Et rencontre Hugues Vitry, un photographe naturaliste, comme lui, aussi président de l’ONG Marine Mega fauna Conservation Organization (M2CO), fondée pour préserver les espaces marines à travers le monde.
En apesanteur sous l’eau
En apesanteur sous l’eau, grâce à plus de vingt ans de plongée, ses techniques de respiration et le port d’un gilet stabilisateur, il observe notamment Vanessa, un énorme cachalot de plusieurs mètres de long. Immobile, il appréhende ses gestes, ses instincts et capture « ce qu’il voit et ce qu’il ressent » face à elle. Comme les autres cachalots, l’équipe et lui l’ont repérée grâce à un hydrophone. Relié par câble à un amplificateur, il leur sert à entendre les sons des cétacés. Car les grands cachalots ne chantent pas, ils émettent des cliquetis, rappelle le photographe.
« C’est très impressionnant ensuite. Pour vous sonder, ils s’approchent de vous en cliquetant. Si vous ne leur faites pas peur, et si vous ne tapez pas avec vos palmes sur l’eau, ils restent », explique Fabrice Guérin.
« Tout finit dans la mer »
Car Fabrice Guérin, a contrario de nombreux artistes qu’il dit « estimer énormément », ne veut pas montrer de paysages dévastés ou d’animaux décharnés, comme cet ours polaire rachitique dont l’image a été partagée par la photographe Kerstin Langenberger pour alerter sur la fonte de la banquise. Lui espère marquer les esprits en dévoilant « ce qui est magnifique, avant qu’il ne soit trop tard ».
Cette démarche de sensibilisation le mène jusque dans les écoles de France, qu’il sillonne avec sa femme pour alerter les enfants sur la nécessité de préserver l’environnement. « Dès que j’arrive à les toucher avec mes photos, je suis content. Je leur explique qu’irrémédiablement, tout finit dans la mer. D’où l’importance de ne pas jeter leurs déchets par terre, par exemple. »
En 2017, Fabrice Guérin entend s’approcher des gorilles… et publier un livre sur le Mexique, « l’aquarium du monde ».
En attendant, We Demain a sélectionné quelques clichés de son exposition en cours, « Wildlife », une plongée au cœur des eaux sacrées du Mexique et de leurs cénotes, dans le royaume des baleines des îles Tonga (Pacifique), et enfin au beau milieu des îles du Svalbard, qu’il appelle « les perles de l’Arctique ». Embarquement immédiat !
Le cachalot, géant des océans
Les eaux sacrées du Mexique
Les baleines du bout du monde aux îles Tonga
La perle de l’Arctique