Wi-Fi libre et gratuit pour toute une ville : le pari réussi de João Barros

C’est un système unique au monde qui, depuis septembre 2014, permet aux habitants de Porto de se connecter librement à Internet dans l’espace public – dans un bus, dans certains taxis, à proximité d’un véhicule municipal ou n’importe où dans le centre-ville.

Cela se passe comme à la maison, avec un ordinateur ou avec un smartphone, sauf qu’il n’y a aucun code à entrer. Et l’accès est gratuit. Le support d’un tel réseau ? Une multitude de petites boîtes qui communiquent entre elles. Assemblées au Portugal, elles renferment chacune un ordinateur et une antenne, et servent à la fois de relais et d’émetteur.
 
À l’origine de cette expérience lancée il y a 18 mois, João Barros. Il parle portugais, allemand, anglais, français, espagnol et a fréquenté les plus grandes universités du monde (MIT, Carnegie-Mellon…). Depuis 2009, dans son labo de l’université de Porto et avec l’appui financier du projet européen Future Cities , il cherche à libérer le web.

Sa première idée fut de connecter entre elles des antennes 3G pour qu’elles servent de relais. Problème : la 3G coûte cher. Alors il s’est replié sur des box Wi-Fi de salon, qu’il a eu l’idée de rendre mobiles. La première expérimentation, sur 50 taxis, a été un succès : le réseau de transports publics de Porto, STCP, l’a contacté pour s’équiper de ce maillage sans fil. De boîte en boîte, de bus en taxi, le trafic remonte jusqu’à l’Internet global.

Ce maillage permet aussi de relever en temps réel les donneés transmises par les capteurs embarqués des véhicules (vitesse, qualité de la route, pollution, température…), données qui pourraient être mises en open data.

Première levée de fonds

À l’origine de cette expérience lancée il y a 18 mois, João Barros. Il parle portugais, allemand, anglais, français, espagnol et a fréquenté les plus grandes universités du monde (MIT, Carnegie-Mellon…). Depuis 2009, dans son labo de l’université de Porto et avec l’appui financier du projet européen Future Cities , il cherche à libérer le web.

Sa première idée fut de connecter entre elles des antennes 3G pour qu’elles servent de relais. Problème : la 3G coûte cher. Alors il s’est replié sur des box Wi-Fi de salon, qu’il a eu l’idée de rendre mobiles. La première expérimentation, sur 50 taxis, a été un succès : le réseau de transports publics de Porto, STCP, l’a contacté pour s’équiper de ce maillage sans fil. De boîte en boîte, de bus en taxi, le trafic remonte jusqu’à l’Internet global.

Ce maillage permet aussi de relever en temps réel les donneés transmises par les capteurs embarqués des véhicules (vitesse, qualité de la route, pollution, température…), données qui pourraient être mises en open data.

Prise de risques et grands enjeux numériques

Fort de sa trouvaille, João Barros a traversé l’Atlantique pour fonder la start-up Veniam à Mountain View, en Californie. C’est là qu’il a bouclé, début décembre, sa première levée de fonds : 4,9 millions de dollars (4 millions d’euros). Pour cet universitaire en ingénierie électrique et en science de l’information, le passage du labo à la start-up a été évident, de même que son déménagement aux États-Unis.

Certes, le financement de ses recherches par l’Europe l’oblige à maintenir l’essentiel de son entreprise à Porto, mais il reconnaît que, financièrement, la prise de risques est supérieure dans la Silicon Valley. Il y respire des parfums de compétition et de responsabilité sur les grands enjeux numériques.

Drones solaires

L’Internet mobile, cela tombe bien, y est à la mode. Facebook prépare un drone solaire (Aquila) pour donner aux régions reculées du monde l’accès à Internet. Il y a aussi le projet Loon de Google , qui veut envoyer des ballons pour fournir le web à tous. En créant sa propre forme « d’Internet en mouvement », João Barros est l’un des pionniers d’une terra incognita qui a déjà son toponyme : Internet of Moving Things. Dépassé, l’Internet des objets ! Désormais, ces derniers sont non seulement connectés, mais aussi ils se déplacent et se parlent entre eux.

L’entrepreneur reste discret sur la suite de ses aventures. On apprend tout juste que Barcelone – qui héberge déjà un fournisseur d’accès « par maillage » baptisé Guifi – devrait être la prochaine ville à s’équiper de son système mobile. Et que des villes américaines pourraient faire de même d’ici peu. Sans compter les partenariats possibles avec le privé. « De nombreuses sociétés se partagent le transport urbain : taxis, cars, VTC », poursuit João Barros, qui glisse le nom d’Uber, avec qui il serait en négociation avancée.

Mehdi Guiraud

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