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Julie, 14 ans, engagée depuis 3 ans pour la planète

À l’instar de Greta Thunberg, d’autres ados s’engagent au quotidien pour la planète. C’est le cas de Julie qui sensibilise aux gestes écolos sur Internet et multiplie les pétitions.

Le 21/02/2023 par Florence Santrot
Julie de sauvonslaterrejl
Julie, 14 ans, s'est engagée
Julie, 14 ans, s'est engagée

Tout est parti du premier confinement. Née en 2008, Julie a alors 11 ans quand survient l’épidémie de Covid. Les cours dans les classes du collège sont remplacés, tant bien que mal, par des devoirs à la maison et des visioconférences épisodiques. Confinée seule avec ses parents, Julie s’ennuie. Heureusement, elle retrouve régulièrement une camarade de classe sur WhatsApp et en visio pour faire les devoirs à deux.

C’est cette amie qui lui parle pour la première fois de Greta Thunberg et de son engagement pour l’écologie. « On a décidé de suivre ses pas et de devenir activistes. Comme on ne pouvait pas sortir, on a créé notre propre site sur l’environnement, explique Julie, 14 ans aujourd’hui. On cherchait des informations sur Internet, des photos, et on publiait de courtes infos. L’idée nous est venue via notre prof d’art plastique qui avait décidé de créer un blog pour nous faire passer les devoirs pendant le confinement. On a trouvé que c’était une bonne idée. »

DOSSIER
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Les réseaux sociaux pour trouver une caisse de résonance

Au sortir du confinement, les deux adolescentes ont des planning de cours alternés opposés. « La semaine où j’allais en cours, elle était à la maison et inversement. On n’arrivait jamais à se voir en visio pour avancer sur le site alors les liens se sont distendus. J’ai continué à alimenter le site seule quelque temps puis sont venues les grandes vacances. J’ai abandonné le blog mais j’ai parlé à mes parents des réseaux sociaux. Je venais d’avoir 12 ans, ils ont accepté que j’ouvre un compte sur Instagram. »

Capture d'écran du compte Instagram sauvonslaterrejl
Capture d’écran du compte Instagram sauvonslaterrejl

C’est ainsi que naît le compte @sauvonslaterrejl. « Chaque jour, je postais des infos et j’ai atteint les 15 000 abonnés en un an. Au début, je ne parlais pas de moi puis, quand j’ai eu 13 ans en juin 2021, j’ai commencé à révéler mon âge. Ça a surpris beaucoup de monde et j’ai reçu de nombreux soutiens. Mon compte a continué à prendre de l’ampleur et affiche près de 30 000 followers aujourd’hui », détaille Julie.

« En un an, mon compte sur Instagram a atteint les 15 000 abonnés. Il en a près de 30 000 aujourd’hui. »

Julie, 14 ans, activiste environnementale

Des pétitions pour attirer l’attention et sensibiliser

Mais Julie ne s’est pas arrêtée aux réseaux sociaux. Elle publie aussi plusieurs fois par an des flipbooks et est l’autrice de deux pétitions en ligne. La première, lancée en février 2022, visait à mettre en lumière le broyage des poussins mâles  dans la filière des poules pondeuses [une loi interdit désormais cette méthode, mais de nombreuses dérogations subsistent, NDLR]. « J’ai eu plus de 50000 signatures », se réjouit Julie.

Forte de ce succès, elle a décidé début 2023 de réitérer son initiative en mettant, cette fois, en avant la surconsommation de plastique chez les opticiens. Elle pointe du doigt le fait que les verres de lunette qui sont en démonstration dans les vitrines des magasins d’optique – 12 833 boutiques en France – sont en plastique alors qu’ils n’ont aucune utilité réelle. « Les verres des lunettes sont installés par les fabricants pour éviter les déformations ou la casse des lunettes pendant les transports », explique-t-elle dans sa pétition, qui a déjà reçu plus de 12 000 signatures en un peu plus de 2 semaines.

« Ça n’a pas été facile d’écrire cette pétition car très peu d’informations sur le sujet sont disponibles sur Internet, souligne Julie. Ce n’est pas un sujet médiatisé, il n’y a pas de documentation mais j’ai trouvé une personne, ancienne opticienne qui s’occupe désormais de l’association Recycl’Optics, qui a pu m’aider dans mes recherches. »

L’activisme environnemental chevillé au corps

Ses camarades de classe sont au courant de l’engagement environnemental de Julie et de son activité sur Instagram. « Ils me charrient un peu sur le sujet et pensent parfois que je suis rémunérée alors que ce n’est pas le cas », indique-t-elle. Malgré quelques quolibets, elle a déjà une idée bien précise de ce qu’elle veut faire pour le futur. Publier chaque mois de nouveaux flipbooks thématiques, lancer de nouvelles pétitions… et continuer à alimenter son compte Instagram.

« Mes parents sont fiers de moi mais on n’en parle pas tous les jours »

Julie, 14 ans, activiste environnementale

« Je veux devenir community manager freelance après mes études pour pouvoir aussi continuer mon activisme environnemental. » Et ses parents ? « Mon engagement ne les surprend plus. Je sais qu’ils sont fiers de moi mais on n’en parle pas tous les jours. À l’origine, ils n’étaient pas particulièrement engagés, dans la moyenne je dirais, mais je les incite à aller plus loin. Peu à peu, on évolue vers une maison zéro déchet. Par exemple, ils ont mis un an à adopter le savon vaisselle solide mais maintenant c’est fait ! »

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