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Written by 12 h 33 min Déchiffrer, Planete

32 jours sans pluie : la France à sec (et ce n’est que le début)

C’est un nouveau – et triste – record historique. Météo-France souligne que la France vient de connaître un épisode de 32 jours sans véritable pluie sur l’Hexagone.

Le 22/02/2023 par Florence Santrot
ski sans neige
Plus d'un mois sans véritable pluie en France… un nouveau record historique selon Météo-France. Crédit :
Plus d'un mois sans véritable pluie en France… un nouveau record historique selon Météo-France. Crédit :

Ce mercredi 22 février 2023, la longue série de journées sans véritable pluie devrait cesser. Mais l’Hexagone vient de battre un triste record : celui de la période la plus longue sans pluie depuis le début des enregistrements en 1959, tous mois confondus. « La pluie n’est pas tombée en France depuis le 21 janvier, soit une série de 32 jours consécutifs (20 février inclus), battant celle de l’année 2020 entre le 17 mars et le 16 avril de 31 jours. », explique Météo-France dans un communiqué.

Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu du tout de pluie sur l’ensemble de la France. Mais Météo-France désigne « jour sans pluie » quand le cumul des précipitations agrégé sur la France est inférieur à 1 millimètre. « Cette situation se traduit par un assèchement des sols, déjà affaiblis par la sécheresse de l’été 2022« , s’inquiète l’organisme public. Un anticyclone installé durablement au-dessus de l’Hexagone et faisant office de bouclier explique cette situation.

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Pluie : une situation inquiétante… et qui pourrait devenir critique

Pas de pluie et des températures plutôt clémentes pour la saison, quasi printanières, ne permettent pas de renouveler de façon conséquente les nappes phréatiques. Cependant, le niveau des rivières n’a pas drastiquement baissé ces dernières semaines. Et la neige pourrait faire son retour sur les Alpes (notamment les Alpes du Sud) à compter du dimanche 26 février. Et ce, à la fois en quantité et en haute comme en basse altitude.

On est actuellement sur une nouvelle anomalie en termes de sécheresse. Mais celle-ci reste néanmoins moins importante que celle vécue à l’hiver 2022. Toutefois, le cumul des différents épisodes de sécheresse – hiver, été et fin d’année 2022 puis ce début d’année 2023 – risque de réellement devenir problématique ces prochains mois. Surtout si un « rattrapage » avec d’importantes chutes de pluie ne survient pas.

« Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie à l’exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022 »

Météo-France

Un mois de février 2023 en fort déficit pluviométrique

Le mois de février 2023 devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50 %, prévient Météo-France. L’état d’assèchement des sols est similaire à celui qu’on rencontre habituellement mi-avril, soit deux mois d’avance. Certaines régions comme le Roussillon, l’Aude, les Pyrénées-Orientales sont particulièrement concernées.

« Si la dynamique atmosphérique des semaines prochaines n’aide pas, 2023 va être très critique. Il est essentiel d’anticiper, jouer sur ‘la demande’/usage de l’eau et répartir l’offre réduite de manière juste, transparente dans un débat inclusif », prévient le climatologue Christophe Cassou sur Twitter.

« Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie à l’exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022. L’hiver 2023 figurera parmi les dix hivers les moins arrosés depuis 1959. », souligne l’organisme public. Et à cela s’ajoute une chaleur moyenne supérieure aux normes, qui accélère encore l’évaporation.

D’importantes craintes pour le reste de l’année 2023

À moins d’un retournement de situation ces prochaines semaines dans les massifs montagneux des Alpes et des Pyrénées, la situation pourrait donc devenir très complexe à mesure que l’on avance dans l’année. « La neige des montagnes, en fondant au printemps, permet une alimentation supplémentaire en eau des rivières proches des montagnes », rappelle Météo-France. Or, « l’enneigement des massifs pyrénéens et alpins est aussi nettement inférieur à ce qu’on observe habituellement à cette saison. »

Mars, avril et mai seront déterminants. Sans « réajustement » avec un excédent pluviométrique permettant une recharge des nappes phréatiques et des eaux de surface (lacs, rivières…), les mois d’été s’annoncent très compliqués en termes de sécheresse.

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