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EDF : 3 milliards d’euros pour devenir un champion de l’hydrogène

Électricité de France ne cache pas son ambition : il veut devenir un leader de l’hydrogène d’ici 2030. Et pour y parvenir, s’apprête à investir 2 à 3 milliards d’euros.

Le 15/04/2022 par Florence Santrot
Energie renouvelable : l'hydrogène
Production d'énergie renouvelable à l'hydrogène - gaz d'hydrogène pour une installation solaire et éolienne d'électricité propre.
Production d'énergie renouvelable à l'hydrogène - gaz d'hydrogène pour une installation solaire et éolienne d'électricité propre.

3 gigawatts de capacités de production d’hydrogène bas-carbone par électrolyse d’ici 2030. Tel est l’objectif qu’affiche EDF pour son nouveau plan d’investissement. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mercredi 13 avril, Électricité de France a révélé de grandes ambitions. « Nous voulons être l’un des leaders de la production d’hydrogène 100 % bas carbone d’ici à 2030« , a affirmé Jean-Bernard Lévy, le PDG du groupe public.

Via sa filiale Hynamics créée en 2019, EDF compte investir « 2 à 3 milliards d’euros » dans ce projet. Cette énergie renouvelable, produite à partir d’électrolyse de l’eau, « a un rôle majeur à jouer pour décarboner la mobilité lourde : bus, bennes à ordure, camions et trains dans les zones non électrifiées, indique EDF. Les dérivés de l’hydrogène (e-carburants) permettront de décarboner le transport aérien et maritime. L’hydrogène est aussi un intermédiaire pour décarboner en profondeur les process industriels tels que la chimie, le raffinage, la sidérurgie. »

De l’hydrogène électrolytique pour les process industriels et la mobilité

L’hydrogène bas-carbone se fabrique par électrolyse de l’eau, c’est-à-dire qu’un électrolyseur sépare une molécule d’eau en hydrogène  et en oxygène. Ce procédé, aujourd’hui deux à trois fois plus coûteux que le reformage du gaz naturel, est aussi beaucoup plus écologique. Et il permet d’obtenir un niveau plus élevé de pureté de l’hydrogène. Avec ce système, et en ayant recours à de l’électricité peu carbonée (fournie par de l’énergie nucléaire, solaire ou éolienne), on obtient une énergie renouvelable très intéressante.

Pour Jean-Bernard Lévy, cette solution est un « levier essentiel pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles. […] Le groupe EDF entend contribuer à l’émergence d’une filière hydrogène européenne forte et innovante. » À mesure que ce procédé sera de plus en plus répandu, les coûts de production devraient diminuer. D’ici à 2030, le but est d’arrivée à une capacité de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau de 3 gigawatts. C’est l’équivalent de la production de deux réacteurs nucléaires. Avec cette production de 450 000 tonnes de gaz par an, EDF estime que cela permettrait d’éviter l’émission de 3 millions de tonnes de CO2.

L’objectif d’Hynamics est d’implanter des électrolyseurs directement sur les sites de productions des industries. Ainsi, cela permet de répondre au mieux aux besoins tout en évitant les émissions carbones liées au transport de l’hydrogène. La filiale d’EDF propose donc des solutions « clé en main » pour fournir à la fois une solution pour les process industriels mais aussi pour la mobilité. En assurant l’alimentation des flottes de véhicules (camions, voitures, navires, etc.) équipés de piles à combustible.

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