Partager la publication "Faut-il arrêter de boire du jus de cranberry ?"
Saupoudrées sur nos recettes salées et sucrées, ou mixées en jus « détox », ces petites baies deviennent nos alliés en période de fête. Elles ne sont pas pour autant irréprochables. Venue d’Amérique du Nord, la cranberry, ou canneberge en français, est réputée pour ses vertus antioxydantes. La production mondiale de ces jolies baies rouges, autrefois récoltées à la main, s’est considérablement intensifiée ces dernières années.
Elles sont principalement cultivées aux Etats-Unis et au Canada : l’État de Wisconsin en produisait à lui seul 203 000 tonnes en 2008.
Les arbustes de canneberge supportent mal les températures négatives, aussi les cultivateurs les arrosent voire les immergent en hiver pour les protéger du gel. En production intensive, les champs sont également inondés au moment de la récolte afin de faciliter la récupération des baies. Vous avez probablement déjà vu des photos de ces grandes nappes rouges flottantes s’étalant à perte de vue.
Seul problème, l’humidité favorise le développement de bactéries et de champignons. Les cultures sont alors aspergées de pesticides au phosphore, un composé chimique indispensable à notre bonne santé, mais qui présent en excès peut perturber le métabolisme du calcium et la minéralisation osseuse.
Cette eau chargée en pesticides peut également contaminer les champs alentours, et représente un risque de pollution environnementale non négligeable. Dans un article paru en 2015, le quotidien britannique The Guardian faisait état des ravages de la culture intensive de cranberries dans l’État de Wisconsin sur les lacs et ruisseaux voisins. “L’utilisation massive d’engrais et de pesticides entraîne le rejet rejet d’une eau chargée en phosphore dans l’environnement”, précise le journal.
“Les niveaux de phosphore rejetés sont si élevés que la population de poissons du lac [le Lac Courte Oreilles, près de la ville de Hayward] décline, et certaines zones ne peuvent plus être utilisées pendant l’été à cause du développement d’algues et de mousse.” De quoi nous faire regarder notre jus détox d’un autre oeil…