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Fonte record des glaciers : 2022, annus horribilis, selon l’ONU

Une fonte record des glaciers, une nette hausse des températures, une forte sécheresse… l’année 2022 coche à peu près toutes les cases du réchauffement climatique.

Le 21/04/2023 par Florence Santrot
glacier Perito Moreno
Le glacier de Perito Moreno en Patagonie (Argentine). Crédit : Goldilock Project / Shutterstock.
Le glacier de Perito Moreno en Patagonie (Argentine). Crédit : Goldilock Project / Shutterstock.

Quel est l’état du climat mondial ? Dans son rapport annuel, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies n’est pas des plus optimistes. Ce résumé de l’état des indicateurs climatiques en 2022 met en évidence les derniers impacts du réchauffement climatique et de la hausse des gaz à effet de serre , que ce soit sur terre, sur mer et dans l’atmosphère. Et note une fonte record des glaciers.

Cette année, l’OMM a mis un accent particulier sur les banquises arctique et antarctique, la calotte glaciaire du Groenland et les glaciers et la couverture de neige. Et le bilan est inquiétant : en 2022, les glaciers ont fondu à une vitesse spectaculaire et ce phénomène semble impossible à endiguer. En moyenne, ils ont perdu 1,3 mètre d’épaisseur entre octobre 2021 et octobre 2022, selon les relevés. « Une perte beaucoup plus importante que la moyenne des dix dernières années », souligne l’organisation.

Dans le monde, les glaciers de référence ont perdu en moyenne 1,3 mètre d’épaisseur entre octobre 2021 et octobre 2022.

OMM

Pic de chaleur en 2022 et fonte record des glaciers

Le rapport commence par confirmer ce qui a été ressenti par beaucoup d’entre nous l’an passé : la température moyenne de la planète en 2022 était supérieure de 1,15°C à celle de l’époque préindustrielle (1850-1900). En outre, les huit dernières années, de 2015 à 2022, ont été les plus chaudes jamais observées depuis le début des mesures météorologiques (173 km). Et ce « malgré l’effet refroidissant d’un épisode La Niña au cours des trois dernières années », indique le rapport.

Conséquence : « la glace de mer de l’Antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré et la fonte de certains glaciers européens a littéralement dépassé les records« , note l’OMM. Petteri Taalas, le secrétaire général de l’organisation dépendante des Nations Unies, ne se fait pas d’illusion : « La partie est déjà perdue pour les glaciers », a-t-il lancé, lapidaire. Selon lui, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère et dans les océans sont déjà telles qu’un point de non retour a été atteint pour une bonne partie des glaces présentes sur la planète. Seule solution, très hypothétique : créer un moyen d’éliminer le CO2 de l’atmosphère.

« La partie est déjà perdue pour les glaciers. »

Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM

Inquiétude pour les océans aussi, mais des lueurs d’espoir

Parallèlement aux glaciers en voie de disparition, le niveau de la mer et la chaleur des océans ont atteint aussi des niveaux records en 2022.

Deux chiffres sont particulièrement parlants concernant les océans :

  • 58 % de la surface des océans a connu au moins une vague de chaleur marine au cours de l’année 2022.
  • Le niveau de la mer monte deux fois plus vite que dans les années 1990.

Néanmoins, Petteri Taalas estime qu’il a cependant quelques raisons d’espérer. Il a pointé du doigt le fait que les énergies renouvelables étaient en train de devenir moins chères que les combustibles fossiles. En conséquence, elles deviennent plus attractives et cela va permettre de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Selon Petteri Taalas, la planète ne se dirige plus vers un réchauffement de 3 à 5 °C comme la trajectoire le prévoyait en 2014. Mais plutôt vers un réchauffement compris entre 2,5 et 3 °C.

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