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Présidentielle 2017 : si vous êtes indécis, ce test en ligne vous révèlera votre candidat

Conçu par Crowdpac, une start-up américaine de la civic tech, ce questionnaire en ligne a déjà séduit plus de 250 000 Français. Un outil qui a déjà fait ses preuves dans la campagne américaine et lors du référendum pour le Brexit.

Le 28/02/2017 par WeDemain
Conçu par Crowdpac, une start-up américaine de la civic tech, ce questionnaire en ligne a déjà séduit plus de 250 000 Français. Un outil qui a déjà fait ses preuves dans la campagne américaine et lors du référendum pour le Brexit.
Conçu par Crowdpac, une start-up américaine de la civic tech, ce questionnaire en ligne a déjà séduit plus de 250 000 Français. Un outil qui a déjà fait ses preuves dans la campagne américaine et lors du référendum pour le Brexit.

C’est un petit test en ligne comme en voit beaucoup sur Facebook mais qui passionne les foules. Lancé dans l’hexagone il y a trois semaines, le quizz de Crowdpac.fr a déjà séduit plus de 250 000 Français.
 
Son principe ? « Permettre à chacun d’identifier le candidat à la présidentielle qui lui correspond le plus en répondant à 20 questions sur des sujets aussi variés que l’Europe, le nucléaire ou le mariage pour tous », explique Anaiz Parfait, chargée du développement de la plateforme en France.

Algorithme fait maison

Loin d’être un simple jeu, ce quizz est l’oeuvre de Crowdpac, une start-up américaine spécialisée dans les civic tech, ces technologies qui visent à réinventer la démocratie. Elle a été fondée par Adam Bonica, un chercheur en sciences politiques de l’Université Stanford, en Californie, spécialiste dans l’analyse quantitative des idéologies politiques.
 
Son quizz a déjà été expérimenté lors d’échéances électorales majeures : la dernière élection américaine, ainsi que le référendum pour le Brexit. À cette occasion, l’outil de Crowdpac avait d’ailleurs mieux perçu l’incertitude des citoyens que l’avaient fait les sondages. Un tiers des Britanniques ayant fait le test avaient pu être jugés indécis.

Pour construire la version française de son quizz, Crowdpac a passé tous les discours, écrits, sites web et autres réseaux sociaux des différents candidats grâce à un algorithme fait maison. Avec ces données, l’entreprise a ensuite pu les classer selon leurs positions : plus ou moins interventionnistes ou libéraux, plus ou moins progressistes ou conservateurs.
 
 

« C’est une matrice à deux entrées que l’on retrouve de plus en plus car elle permet d’aller au-delà du traditionnel clivage gauche-droite », analyse Anaiz Parfait. Dans ce tableau, Philippe Poutou apparaît en haut à gauche, c’est à dire en faveur de l’intervention de l’État dans l’économie et de l’évolution des mœurs. Tandis que François Fillon, à l’inverse, est en bas à droite et donc favorable au laisser-faire dans l’économie tout en se revendiquant d’un héritage catholique et traditionaliste.

« Notre quizz est un outil ludique et rapide qui permet d’aller au-delà des idées reçues sur les différents candidats et dont le résultat se révèle souvent très surprenant », assure Anaiz Parfait. « Même si le programme ne fait pas tout et les citoyens votent aussi pour la personne et son style. »

Fonctionnement transparent et open source

Quid des risques de manipulation ? Ne pourrait-on pas utiliser cet outil pour ficher les opinions des citoyens ou les orienter vers un candidat pré-choisi ? Non, assure l’entreprise qui, pour s’en défendre, a publié le code de son algorithme et mis ses recherches en open source. C’est à dire dans un format librement consultable par tous sur Internet.
 

« Toutes les données que nous collectons pour l’étude sont anonymes. D’ailleurs vous n’êtes même pas obligé de vous connecter à Facebook pour voir vos résultat, il suffit de cocher la croix à la fin du test », explique la chargée de développement.

Financement participatif de la politique

Pour se développer, la start-up a trouvé une autre source de revenu : le financement participatif. Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, Crowdpac a mis en place des outils permettant aux citoyens de financer directement la cause de leur choix ou leur candidat préféré… Et au passage, de donner un pourboire à la plateforme.
 

« En démocratisant en France le financement direct de la politique, nous espérons rendre celle-ci plus transparente et plus indépendante ».

 
Si la loi française permet déjà à tout un chacun de donner jusqu’à 7 500 euros par an et par parti, ou jusqu’à 4 600 euros par élection, il faudra cependant légaliser le rôle d’intermédiaire qu’entend conquérir Crowdpac. Et pour ça, la start-up devra attendre la fin des élections… En attendant, elle a déjà réussi à faire parler d’elle.

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