Partager la publication "Régionales : vos candidats s’engagent-ils pour le train de nuit ?"
Les Régionales feront-elles avancer un peu plus les trains de nuit ? Après quinze ans de disgrâce, ces liaisons nocturnes ont connu une soudaine accélération. Dans un rapport rendu fin mai, le gouvernement s’est engagé à relancer 20 lignes nationales et 5 lignes internationales, à acheter 600 wagons neufs, en débloquant 1,5 milliard d’euros. Le premier Ministre Jean Castex inaugurant même en grande pompe le nouveau Paris-Nice.
Pour accélérer davantage le mouvement, le collectif Oui au train de nuit a également sollicité les candidats aux élections régionales des 20 et 27 juin 2021. Et publie leurs engagements dans une carte interactive.
« Nous avons besoin de la mobilisation des régions car le rapport du gouvernement doit encore être soumis au Parlement et peut donc tomber aux oubliettes », explique Pascal Dauboin, membre du collectif.
Compétences régionales
Les régions peuvent d’abord faire pression auprès du Parlement et du gouvernement. Des candidats s’engagent ainsi à leur demander de financer l’achat de trains de nuit neufs dès 2021, pour une mise en service dans les meilleurs délais. « Entre l’appel d’offre et l’acquisition des wagons, il faut compter 5-6 ans. Donc chaque mois compte pour accélérer la transition« , poursuit Pascal Dauboin.
D’autres candidats vont plus loin. Car les régions ont aussi des compétences fortes en matière de transports.
Elles peuvent partager les coûts de lignes avec l’État. Ce qu’a fait l’Occitanie par exemple pour remettre en circulation un Paris-Perpignan durant les week-end et les vacances scolaires. « C’est un vrai choix politique. » Ou financer de nouvelles gares, nécessaires par exemple dans le Massif central. Ou de nouvelles petites stations de « cabotage », qui permettent de mieux desservir les territoires, en fin ou début de ligne, au moment où les voyageurs des trains de nuit sont éveillés.
« De plus en plus de candidats comprennent que les trains de nuit sont bons pour le climat mais aussi pour le développement des territoires.«
À lire aussi : Railcoop, la coopérative qui relance les lignes de train abandonnées par la SNCF
Des trains plutôt que des avions
Enfin, des candidats s’engagent à faire la promo de ces lignes. Par exemple en soutenant le tourisme ferroviaire. Des stations de montagnes préparent par exemple des packages « Train de nuit / long week-end au ski ».
Les plus volontaristes vont jusqu’à promettre de rediriger une partie des subventions prévues pour les aéroports vers les trains de nuit.
C’est le cas de plusieurs candidats aux élections régionales de Nouvelle Aquitaine : 6 des 8 listes locales ont pris des engagements pour ces trains des nuits qui permettront notamment de rejoindre l’Espagne, le Portugal ou même l’Italie en transversal.
« Ça c’est le haut du panier, ceux qui ont compris qu’il faut faire du report modal et préparer l’avenir dès à présent. »
Des promesses qui devront toutefois, comme celles du gouvernement, être tenues pour fêter dignement l’année européenne du rail en 2021.
À lire aussi : J’ai fait Paris-Venise en train, et la planète me dit merci