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Une coalition États-entreprises pour taxer le CO2 se dessine

Selon la Banque mondiale, 73 pays et 1 000 entreprises se sont déclarés favorables à faire payer la pollution au Co2. Parmi les grands absents : les États-Unis.

Le 24/09/2014 par WeDemain

C’est « un message fort » pour le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim. Dans un communiqué, il annonçait lundi dernier que 73 pays et 1 000 entreprises s’étaient déclarées favorables à un système permettant de faire payer la pollution au Co2 via une taxe carbone ou des quotas échangeables. Cette coalition réunit la Chine, l’Union européenne ou encore la Russie. Elle regroupe également de grands noms de l’industrie et des services (BP, Statoil, Pfizer, ArcelorMittal, Allianz…), ces acteurs produisant chaque année la moitié des gaz à effets de serre.

Un grand absent : le gouvernement des Etats-Unis

En revanche, des noms manquent à l’appel de la coalition : de grandes sociétés pétrolières comme Total, Exxonmobil ou ConocoPhillips, mais surtout, les États-Unis, plus grands consommateurs de pétrole au monde. Pourtant, le président Barack Obama s’y est déclaré « très favorable » à titre personnel. Les États de Californie et de Washington se sont ralliés à l’accord. Sans rejoindre la coalition, le maire de New York Bill de Blasio a annoncé de son côté que sa ville visait une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % d’ici à 2050. Interrogé sur l’absence de participation des États-Unis, Jim Yong Kim a répondu : « C’est une bonne question, mais vous devriez la leur poser directement ».

Un consensus, mais des mesures encore floues

S’il y a un consensus autour du résultat, il n’y en a pas encore sur les moyens à mettre en œuvre, admet Rachel Kyte, vice présidente de la Banque mondiale. Les mesures devront être précisées lors du sommet pour le climat qui se tient en ce moment à l’ONU, ainsi qu’en 2015 pendant le Sommet de Paris. La taxe carbone et les quotas sont appliqués en Europe depuis 2005. Les résultats ont été jugés décevants, à cause de l’effondrement du cours de la tonne de CO2 et de nombreuses escroqueries. L’Union Européenne est cependant le seul des quatre plus grands pollueurs mondiaux a avoir réussi à faire baisser ses émissions (2,1 % en 2012)

Semaine cruciale pour le climat

Cette annonce arrive quelques jours après que l’Organisation Météorologique Mondiale ait publié le 9 septembre dernier un communiqué faisant part d’une hausse inquiétante de l’émission de CO2 en 2013. À ce rythme, les experts estiment que la température terrestre grimpera de plus de 2 degrés d’ici 30 ans, soit la limite fixée par la communauté internationale pour éviter une détérioration dangereuse du climat terrestre.

 

L’annonce de cette coalition est survenue au lendemain de la Marche pour le climat qui a rassemblé 675 000 personnes le week-end  dernier dans le monde, et à la veille du sommet pour le climat organisé par l’ONU à New York. Suite à ces déclaration de la Banque mondiale, Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, a lui aussi insisté mardi sur la nécessité de « fixer un prix pour le carbone ».

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