Découvrir  > À Barcelone, ce bar offre une bière contre un verre rempli de mégots

Written by 9 h 37 min Découvrir • One Comment

À Barcelone, ce bar offre une bière contre un verre rempli de mégots

Le 02/08/2019 par Romane Brisard
Chaque gobelet échangé contre une bière contient entre 40 et 50 mégots de cigarettes. (Crédit : Tibu-Ron Group)
Chaque gobelet échangé contre une bière contient entre 40 et 50 mégots de cigarettes. (Crédit : Tibu-Ron Group)

10 milliards. C’est le nombre de mégots qui seraient jetés quotidiennement dans la nature selon l’Organisation mondiale de la santé, des déchets qui mettent des années à se dégrader.

Pour alerter sur ce problème, et responsabiliser les fumeurs, une lycéenne française a lancé le défi # Fill The Bottle, encourageant les internautes à poster sur les réseaux sociaux des photos de bouteilles remplies de mégots ramassés dans l’espace public.

D’autres vont même plus loin. Le bar Tibu-Ron, installé sur la plage de Castelldefels à Barcelone, a lancé une opération très spéciale : pour la sixième année consécutive, l’établissement offre une bière fraîche aux vacanciers lui ramenant un gobelet rempli de mégots abandonnés en bord de mer, ou une boisson sans alcool au choix. Une campagne baptisée “Nettoyons la plage, prenons soin de la planète”.

Pourtant, la plage de Castelldefels n’est pas à l’abandon. Chaque matin, un camion se charge de collecter les déchets laissés dans le sable. Or,“même avec ce système, quand les vacanciers affluent en période estivale, on arrive à retrouver des mégots dans le sable”, explique Juan Manuel Lema, responsable de la campagne.

À l’ouverture du bar, c’est donc l’équipe du Tibu-Ron qui nettoie une dernière fois les alentours, avant que les baigneurs ne s’installent. En leur demandant désormais un coup de main.

Zéro plastique

Et cette campagne “une bière contre un gobelet de mégots”  fait des adeptes. Selon Juan Manuel, les enfants et les étrangers sont les plus motivés. En moyenne, le bar collecterait 40 à 50 mégots de cigarettes par jour, soit l’équivalent d’un gobelet.

Si l’opération offre une bonne publicité au bar, son engagement est sincère. Le Tibu-Ron offre aussi aux vacanciers qui le demandent des cendriers de poche, gratuitement, sans qu’ils soient clients. L’établissement collecte également des bouchons plastique afin de financer la lutte contre le cancer infantile.

Dernière initiative en date : cette année, le Tibu-Ron renouvelle sa vaisselle. Les pailles et les verres en plastique sont désormais fabriqués en maïs, le “take-away” en carton ou en bois. “Ça a été un changement compliqué financièrement, mais nous y pensions depuis longtemps et ne le regrettons pas.”

D’autres plages zéro déchet

Une démarche qui fait mouche :“La campagne a connu des répercutions si grandes sur les réseaux sociaux, qu’aujourd’hui les médias du monde entier veulent entendre parler de notre histoire, ce qui incite les bars aux alentours à nous emboîter le pas”, poursuit Juan Manuel.

L’histoire a même fait parler d’elle en Bretagne : début août, rapporte France bleu, un bar brestois a décidé de suivre l’exemple du Ti-buron.

A lire aussi :

  • Abeilles, syrphes, bourdons… plongée dans la guerre discrète des insectes floricoles

    Abeilles, syrphes, bourdons… plongée dans la guerre discrète des insectes floricoles

    Sous leurs airs affairés, les insectes pollinisateurs ne sont pas toujours pacifiques. Une étude révèle une hiérarchie d’agressivité surprenante entre espèces, éclairant d’un jour nouveau la complexité de la vie florale.
  • Gojira se rebelle pour le vivant

    Gojira se rebelle pour le vivant

    On se souvient de leur prestation décoiffante lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024. Stars internationales de death métal, ces rockers enragés venus des Landes sont des défenseurs des océans et de l’Amazonie. Joe Duplantier, chanteur et leader du groupe, ami de Paul Watson, nous raconte leur histoire.
  • Terramation : et si vous serviez de compost après votre mort ?!

    Terramation : et si vous serviez de compost après votre mort ?!

    Mourir utile, mourir fertile ? Alors que la crémation et l’inhumation sont les seules pratiques funéraires reconnues par la loi française, une nouvelle voie émerge : la terramation. Inspiré du compostage, ce procédé promet de transformer les défunts… en humus.