Partager la publication "Barcelone déclare la guerre aux propriétaires de logements vides"
La capitale de la Catalogne compte, en parallèle, plus de 13 000 logements vides selon la mairesse Ada Colau. Qui a mis en place une solution radicale : la municipalité a donné un mois aux propriétaires de logements vides depuis plus de deux ans pour les proposer à la location, sans quoi ils devront payer une amande et une procédure d’expropriation sera lancée.
Rendre Barcelone aux Barcelonais
Pourquoi ces propriétaires refusent-ils de vendre ou louer leurs biens ? Il s’agit pour la plupart de reprises bancaires qui font suite à la crise financière de 2008. Certaines entreprises préfèrent garder les biens vides en attendant la reprise du marché, « les considérant principalement comme des actifs à gérer plutôt que comme une ressource publique essentielle », explique le média Business Insider.
« Nous ne pouvons pas nous permettre qu’il y ait des appartements vides dans la ville », a justifié en conférence de presse la conseillère au logement Lucía Martín, dont le journal El Periódico rapporte les propos.
Si les propriétaires ne répondent pas favorablement à la requête de la mairie, ils encourent une amende « pouvant attendre 900 000 euros », selon le journal El Economista. « Le conseil municipal engagera une procédure d’expropriation« , ajoute El Periódico.
L’objectif est « simplement de mettre ces 194 appartements vacants depuis plus de deux ans sur le marché du logement« , rajoute Lucía Martín. Et ce, à des prix « abordables« , rapporte El Economista.
Le début de la bataille
Depuis 2015, les municipalités de Catalogne ont le droit de prendre le contrôle de propriétés restées vides durant plus de deux ans et de les louer pendant quatre à dix ans. La procédure était peu utilisée, car elle contraignait les municipalités à rendre les appartements à leur propriétaire. Un décret publié en décembre 2019 a cependant changé la donne, en accélérant les procédures d’expropriation et en donnant aux municipalités le droit d’acquérir les biens à 50 % de leur valeur sur le marché.
La municipalité de Barcelone souhaite aller encore plus loin, réduisant de 24 à 6 mois la période maximale de vacance d’un logement avant que celui-ci puisse être réquisitionné, rapporte El Periódico.
Au total, un millier de logements sont dans le viseur. En effet, 926 autres mises en demeure sont prêtes à être envoyées, afin de remettre les appartements vides sur le marché et à disposition des habitants de la ville.