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Bientôt une éolienne sur le toit de votre immeuble ?

Le 17/10/2019 par Samuel Marro
L'éolienne est éco-conà§ue, en matériaux locaux et recyclables. (Crédit : Unéole).
L'éolienne est éco-conà§ue, en matériaux locaux et recyclables. (Crédit : Unéole).

Envie d’acquérir une éolienne pour réduire votre empreinte carbone ? L’idée n’est pas si farfelue. Nous vous parlions déjà de petites turbines à construire soi-même, plutôt destinées à des jardins.

En ville, des services se développent aussi pour installer des éoliennes sur les toits de bâtiments : l’entreprise Inergys à Strasbourg, Fairwind en Belgique, ou Unéole basée à Douai dans les Hauts-de-France. Spécialisée dans les éoliennes urbaines éco-conçues et totalement silencieuses, Unéole représentera la France à la French Tech Tour China 2019

Pour se lancer, il faut tout de même réunir quelques conditions, prévient Quentin Dubrulle, créateur d’Unéole : « Votre immeuble doit avoir un toit plat, de préférence en béton et pas obstrué par des installations ». Le cas échéant, ses équipes se rendent sur place et utilisent une application de cartographie des vents en milieu urbain, développée par la société elle-même, afin de savoir si une éolienne serait rentable sur place. Si la copropriété donne son feu-vert, il suffit d’une demi-journée pour installer l’éolienne de 3 mètres de haut sur 2 mètres de large. Cylindrique, le modèle est plus discret qu’une turbine à vent classique.

Mix énergétique avec du photovoltaïque

La machine peut alors commencer son travail grâce à la technologie Savonius : installée sur une zone bien exposée, elle peut produire quelque 1000 KWh à l’année. Non négligeable… mais insuffisant pour devenir autonome en énergie : un foyer de 4 personnes consomme en moyenne entre 4000 et 5000 KWH/an en France. Pour un immeuble de 4 étages, il faudrait au moins une quinzaine d’éoliennes. A 5000 euros l’unité environ, la copropriété n’y trouverait pas son compte.

« L’idée est surtout d’utiliser l’éolienne en appoint, par exemple pour alimenter un ascenseur ou l’éclairage des parties communes d’un immeuble, et de proposer un mix énergétique avec du photovoltaïque », explique Quentin Dubrulle. Dans les Hauts-de-France, une installation solaire revient à 3000 euros pour 800 et 1000 KWH/ an, soit un peu mois cher que l’éolien. Deux énergies renouvelables qui peuvent être complémentaires : le photovoltaïque est plus efficace en journée tandis que l’éolien produit aussi la nuit.

Objectif zéro carbone

Pour l’heure, l’entreprise a installé sept éoliennes à Douai, Lille et Arras (sur le toit de logements sociaux, d’universités, de centres de formation…). Créée en 2015, Unéole a aussi la particularité de miser sur le zéro déchet et le zéro carbone. Elle fabrique ses éoliennes à partir de matériaux recyclables à l’infini : aluminium, fibre de lin et inox (acier inoxydable), tous achetés dans la région. 

Toutefois Quentin Dubrulle espère élargir ses horizons : « Nous voulons devenir le leader européen de l’éolienne urbaine tout en continuant à vendre un produit proche du zéro carbone”. Pour ce faire, l’entreprise cherche à industrialiser sa production, à offrir un produit plus léger, plus efficace et moins cher, car pour l’heure l’objet n’est vraiment rentable qu’au bout de dix ans.

Elle souhaite enfin proposer aux intéressés un Kit « DIY » afin qu’ils montent eux-mêmes leur éolienne urbaine. Une notice est déjà diffusée sur les réseaux sociaux et, selon Adrian Carrel, chargé de communication chez Unéole, « il y a déjà une forte demande sur ce sujet”.

Bref, un projet encore à affiner mais qui devrait bénéficier d’un marché porteur, grâce à la nouvelle règlementation environnementale, qui encouragera dès 2020 la généralisation des bâtiments à « énergie positive », des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.

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