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Nos chats tuent plus d’oiseaux que les éoliennes

Le 07/05/2019 par Sofia Colla
chat
Difficile d'imaginer que c'est de ce tremplin en ruines que fut franchie, pour la première fois, la barre des 100 M.
Difficile d'imaginer que c'est de ce tremplin en ruines que fut franchie, pour la première fois, la barre des 100 M.

Parachuter des saucisses empoisonnées pour éliminer les chats sauvages. Cela vous semble inconcevable ? C’est pourtant ce que prévoit de faire le gouvernement australien dans l’objectif de tuer deux millions de chats sauvages d’ici 2020 afin de protéger la faune locale. Selon Gregory Andrews, commissaire national des espèces menacées, les chats sauvages introduits par les colons européens ont contribué à l’extinction d’une vingtaine d’espèces de mammifères dans le pays.

« Nous devons faire des choix pour sauver les animaux que nous aimons et qui définissent notre nation comme les Bilby, les Warru (Petrogale lateralis) et la perruche nocturne », a-t-il déclaré au Sydney Morning Herald. En effet, selon une étude publiée en 2017 dans la revue scientifique Biological Conservation, les chats – sauvages et de compagnie – tuent 377 millions d’oiseaux et 649 millions de reptiles chaque année en Australie.

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Un prédateur majeur pour la biodiversité

Le chat n’est pas seulement une menace en Australie, mais dans le monde entier. Selon une étude menée aux États-Unis et publiée dans la revue Nature en 2013, ils seraient responsables de la mort de 1,3 à 4 milliards d’oiseaux et 6,3 à 22,3 milliards de petits mammifères chaque année.
 
Les matous sont ainsi considérés comme l’une des cent espèces exotiques envahissantes les plus dommageables dans le monde. Parmi eux, les chats errants sont une plus grande menace pour les oiseaux que les chats domestiques, particulièrement les chats harets, c’est-à-dire les chats domestiques revenus à l’état sauvage, après un abandon par exemple.
 
Au Canada, ils sont responsables de la mort de 2 à 7 % de la population totale d’oiseaux du pays chaque année, selon une étude menée en 2013 par Peter Blancher, professeur au Centre national de recherche sur les espèces sauvages.

Et les chats en France ?

En France, aucune étude scientifique n’a évalué l’impact des chats sur la biodiversité Cependant, en 2015 et 2016, la SFEPM (Société française pour l’étude et la protection des mammifères) et le Muséum national d’histoire naturelle ont mené une enquête participative pour mesurer la menace pour la biodiversité que représentent les 12 millions de chats domestiques de l’Hexagone. Cette expérience sera renouvelée en 2019.

Les résultats préliminaires montrent que 66 % de leurs proies sont des mammifères, 22 % des oiseaux et 10 % des reptiles. Un chat domestique capturerait en moyenne une trentaine de proies par an, un chat haret plus de 1 000. En comparaison, le parc éolien français est responsable de la mort de 1 000 oiseaux par an, chaque éolienne tuant entre 0,3 et 18,3 oiseaux en fonction de la zone géographique, selon la Ligue pour la protection des oiseaux.

Moins radicale que celle proposée par les autorités australiennes, il existe une solution simple pour protéger la biodiversité près de chez-vous : mettez une petite clochette autour du cou de votre boule de poils. De cette façon, les oiseaux et autres proies seront alertés à l’approche du dangereux prédateur.

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