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Ineza Umuhoza Grace, jeune Rwandaise engagée pour la justice climatique

Âgée de 27 ans, Ineza Umuhoza Grace est une des voix de la jeunesse qui milite en faveur des « pertes et dommages » et pour une vraie justice climatique afin de soutenir les pays les plus vulnéables face au dérèglement climatique.

Le 12/01/2024 par Florence Santrot
Ineza Umuhoza Grace
À seulement 27 ans, Ineza Umuhoza Grace a porté la voix de la jeunesse sur le fonds pertes et dommages à la COP28. Crédit : Fisheye.
À seulement 27 ans, Ineza Umuhoza Grace a porté la voix de la jeunesse sur le fonds pertes et dommages à la COP28. Crédit : Fisheye.

Elle est née en 1996 à Kigali au Rwanda. Ineza Umuhoza Grace avait 5 ans quand elle a fait, pour la première fois, l’expérience du changement climatique. Elle a été forcée de déménager, de quitter Kigali avec toute sa famille. La raison ? Des pluies torrentielles qui ont détruit sa maison. « J’essayais de comprendre pourquoi les femmes et les enfants étaient obligés de quitter leur vie à cause de dérèglements climatiques », se souvient-elle, aujourd’hui âgée de 27 ans. C’est peut-être cet événement qui a incité cette jeune femme à s’engager pour la justice climatique. Diplômée en ingénierie de l’eau et de l’environnement, elle est devenue chercheuse dans le domaine du changement climatique et oeuvre activement pour la planète.

Depuis 2020, elle est devenue la coordinatrice mondiale de la « Loss and Damage Youth Coalition ». Cette coalition rassemble plus de 900 jeunes issus de quelque 70 pays qui se battent pour faire entendre la voix de la jeunesse sur le réchauffement climatique. Parmi leurs requêtes : que les pays riches dédommagent les États les plus pauvres, en première ligne face aux catastrophes naturelles. Et ce, alors même qu’ils contribuent très peu aux émissions de gaz à effet de serre. De l’ordre de 0,01 % dans le cas du Rwanda. Invitée au Sommet des Napoléons au siège de l’Unesco ce jeudi 11 janvier, celle qui se définit comme une éco-féministe est venue porter sa parole à Paris. WE DEMAIN y était.

Faire en sort que la justice climatique passe

« Je viens du Rwanda et j’ai été témoin d’inondations, d’érosions, de glissements de terrain… Cela ne veut pas dire que mes collègues au Canada ou en Italie ne subissent pas eux non plus ce genre de catastrophes naturelles. L’idée n’est pas de s’opposer les uns aux autres mais de faire en sorte que la justice climatique passe », explique-t-elle. Celle qui refuse la victimisation – « ce serait trop facile de juste se dire ‘oh mon Dieu, nous allons tous mourir' » – se définit à la fois comme activiste mais aussi comme défenseure du changement.

Son association, « Loss and Damage Youth Coalition », réclame qu’une compensation financière soit payée aux États les plus vulnérables pour leur permettre de lutter contre les effets délétères du changement climatique.« Nous ne voulons pas blâmer tel ou tel pays mais montrer que cette crise du changement climatique est particulièrement injuste pour certains États, pointe Ineza Umuhoza Grace. Les pays les plus pauvres, ceux qui ont peu contribué au réchauffement climatique, sont durement frappés. Ils doivent encaisser des conditions météorologiques extrêmes et les dommages économiques qui en découlent. Il est nécessaire de trouver une forme d’équité grâce à la justice climatique. »

Pessimiste quant au fonds pour les pertes et les dommages

Présente à la COP28 à Dubaï, qui s’est tenue fin 2023, elle a activement oeuvré pour la création du fonds pertes et les dommages, qui a trouvé une forme plus concrète après deux ans de tractations. Mais elle montre des craintes : « Nous regardons avec une grande inquiétude les critères retenus pour établir le mode de financement de cette la structure. Le risque est que les pays en voie de développement soient les seuls à payer pour les pertes et dommages… Or, il est crucial de reconnaître la responsabilité historique. C’est cette responsabilité qui explique pourquoi nous vivons dans le monde tel qu’il est aujourd’hui. »

Et d’ajouter : « Quand on parle de changement climatique, il faut aussi comprendre pourquoi un continent comme l’Afrique n’est pas en mesure de se développer comme il le devrait. Pourquoi nos pays ne sont pas en mesure d’utiliser leur énergie plus librement. Les conséquences du colonialisme sont évidemment en cause. Le changement climatique
est aussi un symptôme et une conséquence des dominations. »

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