Découvrir  > Londres : une ferme urbaine de 10 000 m2 dans un abri de la Seconde Guerre mondiale

Written by 15 h 46 min Découvrir

Londres : une ferme urbaine de 10 000 m2 dans un abri de la Seconde Guerre mondiale

Depuis 2015, la ferme Growing Underground a pris racine sous le quartier de Clapham à Londres. Ancien abri anti-aérien pendant la Seconde Guerre Mondiale, il a été réaménagé en potager géant pour nourrir les habitants de la capitale en produits frais.

Le 28/09/2017 par Sofia Colla
Salades cultivées dans la ferme Growing Underground à  Londres ( Crédit : Go to be Gourmet )
Salades cultivées dans la ferme Growing Underground à  Londres ( Crédit : Go to be Gourmet )

Les sous-sols de Londres abritent beaucoup de secrets : des stations de métro abandonnées, des caves datant d’époques diverses…. Et maintenant une ferme baptisée Growing Underground.

Reconverti en potager urbain en 2015, cet ancien abri anti-aérien de la Seconde Guerre mondiale permet la culture de légumes en toutes saisons. Située dans le quartier de Clapham, cette ferme se situe à 33 mètres de profondeur. Elle offre des produits frais, sans nuire à l’environnement, mais surtout sans occuper d’espace urbain, dans une ville où les loyers sont hors de prix. 

Construit en novembre 1940, l’abri anti-aérien est réparti dans deux tunnels, sur une surface totale de plus de 10 000 m2. À l’époque, il pouvait accueillir jusqu’à 8 000 personnes. Après le Seconde Guerre mondiale, il devait être le prolongement de la ligne de métro Northern, avant que le projet ne soit abandonné. TFL, la société de transport britannique loue désormais à l‘entreprise ce sous-sol à moindre coût.

Gagnant du Future Food Award 2017

Le 22 septembre dernier, la ferme Growing Underground a gagné le Future Food Award 2017, décerné par la BBC.

« Il faut créer de nouveaux espaces cultivables pour pouvoir faire face à l’augmentation de la démographie mondiale » a plaidé Steven Dring le co-fondateur de la ferme, auprès de l’AFP, citée par Le Point, .

Avec son partenaire Richard Ballard, il cultive des légumes à l’aide d’énergies renouvelables et donc sans produire aucun dioxyde de carbone.
 
En remplaçant les anciennes couchettes superposées de l’abri par des plantations et en adoptant une culture verticale, ils ont créé une ferme qui peut produire jusqu’à 60 kg de végétaux par jour. 

Cultiver la nuit

Pour cela, les deux amis utilisent l’hydroponie. Une technique de culture sur un substrat neutre et inerte comme le sable ou des des billes d’argile, irrigué par une solution qui contient des sels minéraux et d’autres nutriments essentiels. Ainsi que des LED roses pour éclairer les plantes. L’entreprise Growing Underground produit sans se soucier des saisons et de la météo. Et peut-même cultiver la nuit, afin de profiter des tarifs en heures creuses.
 

« L’hiver, dans une serre, il faudrait 25 jours pour faire pousser de la moutarde brune. Alors qu’ici, il nous en faut seulement 10 ! » ajoute Steven Dring.

Petits pois, radis, coriandre… poussent donc désormais sous la capitale anglaise. Sous formes de « micro pousses », elles sont vendues dans des restaurants et dans les supermarchés Mark&Spencer.
 

« La qualité est fantastique et la saveur incomparable », raconte Charlie Curtis, agronome chez Mark&Spencer.

La température ambiante de la ferme est de 16 degrés toute l’année, ce qui permet d’éviter les parasites. L’Université de Cambridge reçoit toutes les données de Growing Underground afin d’étudier les températures idéales pour chaque culture et en optimiser la production.

Ce n’est pas la seule ferme au monde installée dans un bunker. À Strasbourg, la start-up Clycloponics cultive des légumes dans une ancienne poudrière allemande de 150m2. Une initiative que cette entreprise entend répliquer dès octobre à Paris, dans la cave d’un HLM du nord de la capitale.

A lire aussi :

  • Selon Stephen Hawking, l’humanité pourrait s’éteindre d’ici 100 ans

    Selon Stephen Hawking, l’humanité pourrait s’éteindre d’ici 100 ans

    Dans une interview à la BBC diffusée cette semaine, le célèbre physicien remet à jour ses prédictions. Face au réchauffement climatique et aux menaces technologiques, l'humanité serait menacée de disparition d'ici la fin du siècle. Et non plus d'ici un millénaire, comme il le pensait auparavant.