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Métier de demain : Et si vous deveniez designer végétal ?

Le 02/01/2019 par Alice Pouyat

We Demain : En quoi consiste le métier de designer végétal ?

Emil Stavric : C’est un métier encore en train de s’inventer. Pour moi, il s’agit de réfléchir à la façon d’intégrer les plantes en intérieur ou en extérieur. J’aime le côté sculptural et sensoriel du végétal. Je l’utilise comme une matière, pour créer des œuvres, des murs, des scénographies. En ce moment, je travaille par exemple sur la végétalisation d’un hôtel ou sur des abribus végétalisés.
 
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette profession ?

Elle permet d’être très créatif. Comme c’est une nouvelle discipline, les gens sont ouverts aux idées nouvelles, ils ont envie d’être surpris par des créations personnalisées, qui s’adaptent à leurs besoins et leur histoire. De plus, on essaye aujourd’hui de proposer du végétal « utile », pas seulement esthétique mais aussi comestible, ludique, rafraichissant, dépolluant, insonorisant… Tout est à inventer et c’est tant mieux !

Quelle formation recommandez-vous ?

Jusqu’ici, il n’y avait pas de formation à proprement parler de « designer végétal ». Certaines écoles commencent tout juste à proposer des spécialisations. Dans mon cas, j’ai fait une école de design et d’architecture intérieure, l’École bleue. Après un premier emploi « classique », je suis entré comme directeur de création chez Merci Raymond. Xavier Niel nous a commandé une installation végétale pour la Station F. Cela m’a plu et je développe depuis ma connaissance des plantes sur le tas. On peut aussi compléter son cursus avec une formation de jardinier, de paysagiste, de botaniste, de fleuriste, d’ébéniste…

Comment se déroule votre travail au quotidien ?

Je dessine, puis je soumets mes idées aux spécialistes, artisans et jardiniers de l’équipe. Là, par exemple, j’ai travaillé sur un lustre végétal, donc j’ai collaboré avec un éclairagiste. Je pense qu’il faut travailler en équipe, être bien entouré, car beaucoup de compétences sont mobilisées.

Quelles sont les difficultés du métier ?

Le végétal est une matière vivante et fragile, très capricieuse dont il faut prendre soin sur la durée ! Il faut parfois rendre visite à ses créations pour les entretenir, ce qui est aussi intéressant.

Quel salaire peut espérer un designer végétal ?

Difficile à dire, cela peut varier du simple au triple, comme pour un designer classique, en fonction du projet et de l’expérience !

Selon vous, est-ce un métier d’avenir ?

Tous les espaces qui ouvrent, commerces, bureaux, lieux culturels, veulent du végétal. Nous avons par exemple végétalisé le festival de Cannes des séries l’an passé. Ce n’est pas un effet de mode. Les urbains ont besoin de se reconnecter avec la nature. De nombreuses études montrent ses bienfaits sur la santé. Le végétal est une matière qui porte un sens, et cela rend aussi ce travail intéressant. Demain, je pense donc que le design végétal et même « l’architecture végétale » vont se développer. Un hôtel est par exemple en train de se créer dans le XVe arrondissement de Paris entièrement pensé autour de la nature, autant en intérieur qu’en extérieur.

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