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Pollution plastique : Coca-Cola, Nestlé et Unilever plus grands pollueurs au monde

Bouteilles de Coca-Cola ou de Crisaline, mégots de cigarettes Marlboro, emballages Kinder… un audit des déchets plastique dévoile des chiffres inquiétants.

Le 14/02/2024 par Florence Santrot
pollution plastique
Opération de ramassage de déchets plastique sur une plage. Crédit : South_agency / iStock.
Opération de ramassage de déchets plastique sur une plage. Crédit : South_agency / iStock.

La liste est établie. Pour 2023, on connaît les marques qui polluent le plus en termes de plastique sur la planète. Elle ne diffère pas énormément de celles des années précédentes, établies par Break Free From Plastic. Il s’agit d’une coalition d’ONG et d’associations engagées contre la pollution plastique à travers le monde. En France, citons No Plastic in My Sea, Wings of the Ocean – Association MerTerre et Objectif Zéro Plastique. En 2023, 250 audits ont été réalisés par 8 804 bénévoles dans 41 pays. Dans la nature, ils ont collecté et audité 537 719 morceaux de déchets plastiques afin d’en identifier la marque d’origine.

Pour cette sixième édition de l’étude, « L’analyse révèle que les pollueurs plastiques en 2023 sont The Coca-Cola Company, Nestlé, Unilever, PepsiCo, Mondelēz International, Mars Inc., Procter & Gamble, Danone, Altria et British American Tobacco », révèle le rapport. Si Pepsico (Pepsi, Lipton, 7up, Lay’s…) se classe quatrième (le groupe n’a été identifié « que » dans 30 pays sur 41 analysés), il est le premier au classement en termes de plus gros volume de déchets collectés globalement.

Les plus gros pollueurs plastique dans le monde en 2023

« 18 des 20 déchets les plus courants enregistrés étaient des emballages de nourriture. À commencer par des bouteilles », souligne le rapport. Les mégots de cigarettes, dont le filtre est en plastique, ne sont pas non plus en reste.

pollution plastique 2023
Source : Break Free From Plastic.

En France, le groupe Alma (Cristaline, Saint-Yorre, Rozana…) se classe premier

Concernant plus précisément l’Hexagone, Break Free From Plastic livre des données locales. Ce sont quatre ONG et associations qui ont participé à l’opération. Elles ont organisé 13 événements différents, sur les côtes, le long de rivières ou encore en milieux urbains. 149 bénévoles ont ainsi collecté près de 6 000 déchets dans la nature. Il en ressort que c’est le groupe Alma qui est le plus représenté dans ces détritus.

Spécialiste des eaux en bouteille, Alma est derrière des marques comme Cristaline, Saint-Yorre, Rozana, Vichy Célestins, Thonon, Pierval, Châteldon, Courmayeur ou encore Vernière. « Le groupe propose de l’eau à bas coût, avec un marketing très agressif pour vendre plus. Or plus les volumes vendus sont importants, plus les déchets augmentent », indique Muriel Papin, déléguée générale de No Plastic in My Sea.

Pollution plastique : les marques les plus retrouvées en France

Pour la campagne 2023, voici le « palmarès » établi par les associations en France :

1/ Groupe Alma (Cristaline…) : 849 déchets ramassés
2/ Philip Morris International (Marlboro, Philip Morris, Chesterfield) : 451 déchets  ramassés
3/ Groupe Coca-Cola ou CCEP (Coca, Capri Sun, Innocent) : 
390 déchets ramassés
4/ Ferrero Groupe (Kinder…) : 172 déchets ramassés
5/ Suntory (Oasis, Orangina, Schweppes) : 103 déchets ramassés

pollution plastique en France
Source : No Plastic in My Sea.

« Ces éléments incitent plus que jamais à accélérer sur la trajectoire de réduction de 50 % des bouteilles en plastique prévue par la Loi AGEC [d’ici 2030]« , affirme Muriel Papin. En France, il s’est vendu pas moins de 274 millions de packs de 6 x 1,5 litre d’eau Cristaline sur l’année 2023. Pas étonnant que cette marque se retrouve ensuite en tête de la pollution plastique.

Plutôt que de mettre en place de vraies mesures de recyclage du plastique et une stratégie d’économie circulaire, les géants de l’alimentation ont, au contraire, augmenté leur consommation de plastique vierge ces dernières années. Difficile d’imaginer, dans ces conditions, que les objectifs fixés pour 2030 – et plus largement le zéro émission nette en 2050 – seront respectés.

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