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Veja se lance dans la réparation et le recyclage des baskets

Pour fidéliser ses clients et faire un pas de plus dans le monde de la basket écolo, la marque française Veja ouvre à Bordeaux un magasin d’un nouveau genre, comprenant des services de cordonnerie et de recyclage.

Le 08/10/2020 par Sofia Colla
Dans ce magasin, pas de nouvelle collection, de la réparation et du recyclage. (Crédit : Ory Minie)
Dans ce magasin, pas de nouvelle collection, de la réparation et du recyclage. (Crédit : Ory Minie)

« Les baskets les plus écologiques sont celles que vous portez déjà ». Le slogan de Veja peut sembler étrange pour une marque certes écolo, mais qui vit grâce à la vente de baskets. 

Parmi les premières enseignes françaises à se lancer dans la basket écolo en 2005, créatrice d’une gamme entièrement vegan ou de runnings contenant moitié moins de plastique, Veja lance cette année son « laboratoire » : un magasin/cordonnerie au sein duquel les clients peuvent faire réparer et nettoyer leur paire préférée, ou bien la recycler si celle-ci arrive en fin de vie. Un concept qui se développe depuis quelques années avec de plus en plus de cordonneries spécialisées dans les sneakers

« La fin de vie de nos chaussures était une des grandes limites de Veja depuis le début, expliqueà We Demain Marine Betrancourt, en charge de la communication. Nous avions besoin d’un grand espace pour pouvoir collecter et réparer les paires. Maintenant, nous avons 350 m2 ! »

Pour installer son « magasin du futur », basé sur l’économie circulaire, la marque a choisi l’espace Darwin, à Bordeaux. Situé sur la rive droite de la ville, il s’agit d’un tiers-lieu aménagé dans une ancienne caserne, avec magasins de seconde main, restaurant locavore, skate park géant ou encore œuvres d’art à ciel ouvert.  

​Un geste écologique et économique

Depuis son ouverture début juin jusqu’à la fin du mois de septembre, ce concept a déjà permis la réparation de plus de 130 paires de baskets et la collecte de 250 paires de Veja à recycler. 

« Lorsqu’on apprend à réparer une chaussure, normalement nous devons la démonter, explique la cordonnière Nadège Ala à NovethicSur une basket, c’est impossible, on doit réparer les chaussures par l’intérieur. J’ai dû m’adapter mais c’est aussi cela notre métier.

« La sneaker c’est la chaussure du siècle, on ne peut pas passer à côté ! »

Recoudre une couture, remplacer un oeillet, recoller une semelle…  La cordonnière ne répare par seulement les sneakers estampillés Veja, mais les paires de n’importe quelle marque, pour un prix oscillant entre 5 et 50 euros.

« Dans la majorité des cas, ma prestation tourne autour du nettoyage et du remplacement des glissoires – la pièce de doublure à l’arrière du talon – ce qui va tourner autour de 35 euros », raconte-t-elle au journal 20 Minutes. Un choix écologique qui reste également plus économique, une paire neuve de la marque coûtant une centaine d’euros.

Bientôt des baskets recyclables à 100 %

Si vraiment Nadège Ala ne peut plus rien pour vos chaussures, des bacs à recyclage sont mis à disposition : un pour les Veja, et un second pour les autres marques de sneakers. Ce geste permet aux clients de bénéficier d’un bon de réduction de 10 % à utiliser dans la boutique.

Les concepteurs travaillent maintenant à différents processus pour recycler 100 % des matériaux. Ceux-ci seront réutilisés pour fabriquer de nouveaux modèles.

« Si tout va bien, nous aurons les premiers résultats d’ici deux à trois semaines. Nous aurions besoin de collecter plus de 3 000 paires d’ici la fin de l’année pour lancer les prototypes », détaille Marine Betrancourt. Pour cela, Veja compte étendre le processus de collecte en installant des bacs de collecte dans d’autres magasins de France. 

Enfin, dans sa boutique 2.0, la marque a fait le choix de ne pas vendre les collections actuelles mais plutôt des modèles présentant des défauts minimes, des prototypes jamais lancés, des exemplaires d’anciennes collections ou des paires portées une fois à l’occasion d’un shooting. Ces invendables, qui représentent entre 1 000 et 1 200 paires chaque année, sont commercialisés entre 20 % et 30 % moins cher que leur prix de base. Avis aux collectionneurs. 

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