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La SNCF transforme ses friches en tiers-lieux

Le 06/11/2018 par Alice Pouyat

Adieux vieux hangars et no man’s land ! A Pantin, (Seine-Saint-Denis), une gare désaffectée connaît un nouveau destin. Quelque 10 000 m2 de friches ont été transformés en tiers-lieu festif et culturel. Rebaptisé la Cité Fertile, cet immense espace ouvrira ses portes en février, après une inauguration temporaire cet été, avec une programmation élargie, des conférences sur l’environnement, une pépinière, et même une « école » de tiers-lieux. « Avec la Cité Fertile, nous franchissons une étape qualitative, il s’agit de notre plus gros projet », se félicite Benoît Quignon, directeur de SNCF immobilier.

Depuis trois ans, l’ entreprise sème en série des projets dits « d’urbanisme transitoire » : elle a ouvert une vingtaine de tiers-lieux sur tout le territoire.

Car la Société nationale des chemins de fer dispose d’un vaste patrimoine : avec 20 000 hectares à son nom, la SNCF est le 2e plus gros propriétaire foncier français ! Or ses activités se rationalisent au fil du temps, avec moins de kilomètres de rail, moins de maintenance et d’espaces de stockage nécessaires. Et donc des lieux à réinventer. Certains sont vendus. D’autres restent inoccupés dans l’attente d’un nouvel usage…

« La nature a horreur du vide. Au lieu de payer des frais de gardiennage et d’entretien de ces espaces vacants pour rien, et compte tenu de la pression foncière en ville, nous avons décidé de répondre à des demandes d’occupation temporaire, avant de lancer nos propres appels à projet », poursuit Benoît Quignon.

Tiers-lieux festifs, culturels ou sociaux

Au départ, la SNCF accueillait plutôt des projets artistiques. Certains tiers-lieux, comme Ground Control, dans le XIIe arrondissement de Paris, sont surtout de vastes espaces festifs où la jeunesse urbaine se retrouve pour consommer des bières et de la « street food » à la mode. Mais la SNCF cherche à diversifier ses activités avec des conférences, des ateliers, du jardinage…

Ainsi, Ground Control se veut tourné vers la qualité de l’alimentation. La Cité Fertile vers la ville de demain. La plupart de ces tiers-lieux se muent aussi en espaces de travail partagé. La SNCF a même transformé en juin un local de 2000 m2 en coworking, rue Ordener, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

A l’avenir, Benoît Quignon promet aussi d’inclure une dimension plus solidaire dans ces nouveaux espaces urbains. La SNCF développe notamment un projet d’espaces d’hébergement temporaire modulables et démontables dans le nord de Paris, en collaboration avec l’association Aurore, spécialisée dans l’accompagnement des personnes en situation d’exclusion.

Un effet d’image pour la SNCF

Quel intérêt pour la SNCF ? Pour mettre ces lieux aux normes, les travaux réalisés – plusieurs centaines de milliers d’euros à chaque fois – sont en général remboursés par les loyers, mais la société affirme ne pas faire de bénéfices.

En revanche, Benoît Quignon reconnaît « un effet d’image ». Ces projets temporaires permettent de « recréer une adresse », de ranimer un quartier, de donner de la valeur à des propriétés désaffectées avant leur revente ou leur transformation.
 
D’ici trois ans, la Cité fertile connaîtra une totale métamorphose, et une belle plus-value  : l’ancienne friche désaffectée se muera en éco-quartier.

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