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Patacel, une fibre textile durable à partir des déchets de la pomme de terre

Connaissez-vous la fibre Patacel ? Il s’agit d’une fibre textile durable fabriquée à partir de déchets de pommes de terre. La start-up anglaise Fibe est derrière cette innovation.

Le 24/10/2023 par Florence Santrot
fibe
La start-up Fibe, basée à Londres, part de la pomme de terre pour créer du textile plus durable. Crédit : Fibe.
La start-up Fibe, basée à Londres, part de la pomme de terre pour créer du textile plus durable. Crédit : Fibe.

« Nous fabriquons des fibres textiles durables à partir de déchets de pommes de terre. Notre matériau utilise 99,7 % d’eau en moins que le coton, ne nécessite pas de terre supplémentaire et produit 82 % d’équivalent CO2 en moins. » C’est ainsi que la start-up britannique Fibe, basée à Londres, présente Patacel, son concept innovant. Elle entend contribuer ainsi à réduire l’empreinte carbone de l’industrie de la mode sur la planète. Celle-ci est estimée à 8 % du total des émissions de gaz à effet de serre (GES). Et elle capterait pas moins de 20 % de la consommation d’eau. La fabrication d’un seul T-shirt utilise bien souvent 2 700 litres d’eau.

Pour limiter l’impact de la mode, il est nécessaire d’explorer de nouvelles matières, plus durables. À l’heure actuelle, le coton, le polyester, la laine, la soie ou encore la viscose sont les matières les plus populaires dans nos garde-robes. Mais elles sont parfois polluantes (créées à partir de pétrole pour certaines) et souvent très gourmandes en eau. L’innovation de Fibe, la fibre Patacel, semble donc une réponse intéressante à cette problématique. Voilà une fibre qui donne la patate !

Une innovation en économie circulaire

Tout part de la pomme de terre. En la matière, les déchets qui découlent de cette culture peuvent être multiples. Il y a les rebuts (des tubercules déclassés en raison du calibre, de difformités, de blessures, etc.), le surplus et les déchets lors de la récolte. Parfois utilisés pour nourrir les animaux, une partie de ces rebuts n’est pas comestible et finit donc incinérée ou laissée à pourrir dans les champs. Afin de valoriser les déchets issus de la récolte (la tige et les feuilles, les racines, etc.), la start-up anglaise les transforme pour ensuite tisser la fibre et créer du tissu. Avantage : cette ressource est locale et très abordable.

« Nos fibres utilisent 99 % moins d’eau, 92 % moins d’énergie et 90 % moins de terres que le coton, tout en favorisant l’agriculture alimentaire. »

Fibe

Pour cela, Fibe a mis au point un procédé, dont le brevet est en cours de validation, qui permet d’extraire la fibre de la pomme de terre, « selon une méthode non polluante qui utilise des consommables entièrement renouvelables ». En outre, cette fibre Patacel est biodégradable (dans la terre comme dans la mer), compostable et recyclable en combinaison avec d’autres fibres textiles, comme le coton par exemple.

C’est pour cela que Fibe choisit avec soin ses clients : elle s’assure de travailler uniquement avec « des marques de mode qui partagent notre vision de la durabilité, pour garantir que les vêtements sont durables et restent recyclables. » Citons parmi ses partenaires

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