Le père de Titeuf signe la une de We Demain : rencontre avec Zep

Retrouver l’interview de Zep dans la revue We Demain n°26 , disponible en kiosque le 23 mai et sur notre boutique en ligne .

Comme Titeuf, Zep tente toujours de comprendre les filles et le vaste monde. Solitaire qui aime les autres, multiprimé modeste, le bédéiste est un fan de rock (son pseudo est un hommage au groupe Led Zeppelin) et des arbres.

On connaît son regard tendre, son humour potache à destination des enfants mais il raconte aussi, en changeant son trait, des histoires douces-amères pour adultes. Des grands dont il narre les us et coutumes dans la série Happy : le deuxième tome de Happy Sex (1) est prévu pour septembre!

Bref, comme Titeuf, Zep trouve souvent que c’est « pô Juste » mais croit au « miracle de la vie » puisque les enfants, les siens, et tous les autres, sont là !
 
 

  • We Demain : La génération qui se mobilise aujourd’hui a grandi avec Titeuf. Pensez-vous que les enfants peuvent changer le monde ?

 
ZEP : Moi qui suis dans la peau d’un petit garçon de 10 ans depuis vingt-sept ans [Titeuf a été créé en 1992, ndlr], je dis oui ! Les enfants peuvent changer l’ordre du monde car ils se permettent de dire ce que nous taisons. Tout les intéresse, alors que la plupart des adultes restreignent peu à peu leur champ de curiosité. Je trouve réjouissant de les voir manifester autour du climat, revendiquer leurs droits citoyens à travers divers engagements. Même un écolier peut avoir une certaine marge de manœuvre. Je suis partisan du droit de vote des enfants sur les questions qui les concernent. C’est absurde que seuls les adultes, qui ne seront plus là dans cinquante ans, fassent des choix qui impactent l’avenir. 
 

  • « Les enfants n’ont pas à se préoccuper du sort du monde », disent ceux qui s’élèvent contre la médiatisation de ces très jeunes « activistes ».

 
C’est faire preuve d’une amnésie étonnante! Ils ont oublié qui ils étaient enfants. C’est incroyable de penser que les enfants ne comprennent pas ce qui se passe. Ils savent que ça va mal, qu’il faut prendre des décisions sinon le pire peut advenir. Si les adultes montraient qu’ils maitrisaient la situation, les enfants ne se mobiliseraient pas.
 

  • C’est dur de quitter l’enfance ?

 
Je ne sais pas si j’en suis complètement sorti, mais j’ai toujours eu envie de grandir. Je ne prône pas l’euphorie à tous crins mais le monde a toujours avancé avec les optimistes. Le pessimisme, souvent faussement associé au réalisme, fait baisser les bras. Il faut des optimistes pour faire évoluer l’espèce humaine.
 

  • Titeuf a deux questions primordiales : ce qu’il y a sous les jupes des filles et ce qu’on devient après la mort ? Cette dernière vous obsède ?

 
Elle fait partie des grandes questions. Celles de savoir dans quelle continuité on s’inscrit. S’il existe un autre sens que juste être ici et maintenant. Moi je crois que c’est déjà vachement beau d’être là ! Il faut essayer de faire le mieux possible pendant le petit moment imparti sur cette planète.
 

  • Paru en 2018, « The end » est un thriller écologique. Vous n’aimez pas le terme écologie, trop connecté au politique. Comme les plus jeunes, vous avez une méfiance pour cette dernière ?

 
La politique est un métier de service, une idée qui a un peu disparu. Je vis en Suisse. C’est une démocratie directe. Les élus le sont pour de courtes durées. La plupart des lois sont issues de referendums. Ce système a ses limites mais pour moi c’est le meilleur.
 

  • Se positionner comme hôte de la terre, c’est cela, pour vous, être écologiste ?

 
Nous avons une forme d’intelligence mais ce n’est pas la plus grande pour anticiper le pire. Nous sommes une espèce fragile. Les arbres, qui vivent bien plus longtemps que nous ont une manière étonnante d’agir, de réagir, de traverser les cataclysmes, étonnante. Nous ne sommes pas les maitres, juste les derniers arrivés. Et ceux qui ont fait le plus de conneries ! 
 
(1)- Éditions Delcourt.
  

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