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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les tiny houses

Importées des États-Unis, ces maisons miniatures en bois essaiment un peu partout. Posées sur une remorque, les tiny houses sont des habitats mobiles que l’on rêverait d’emmener partout. Mais quelques points sont à connaître avant de se lancer dans l’aventure…

Le 24/04/2018 par Anaïs Marechal
tiny house
Attention aux images idyllique venant des États-Unis ! En France, la législation est différente. (Crédit : Shutterstock)
Attention aux images idyllique venant des États-Unis ! En France, la législation est différente. (Crédit : Shutterstock)

Vous ne tenez pas en place et la vie nomade vous a déjà tenté ? Vous aimeriez plus facilement accéder à la propriété ? Vous rêvez d’une maison écologique et autonome ? La tiny house est peut être faite pour vous.

Le concept de « toute petite maison » en bois et montée sur remorque a été lancé en 2002 par Jay Shafer et Gregory Johnson, créateurs de la Small House Society. En 2005, des tiny houses apparaissent à la suite de l’ouragan Katrina qui a laissé bon nombre d’Américains sans domicile, de même que la crise des subprimes en 2008.

La micro-maison sur roues a depuis été popularisée par des blogueurs, youtubeurs et instagrameurs. Ryan Mitchell, créateur du site américain thetinylife.com , fut le premier à se focaliser sur le sujet outre-atlantique. Les chaînes Youtube en anglais (Living Big In A Tiny House, Tiny House Listings…) et même en français (Livingstone…) pullulent et de nombreux comptes Instagram (Prefab & Small HomesTiny House Folk) ont également nourrit cet idéal d’un habitat réduit, nomade et proche de la nature.

En France, une carte interactive répertorie même les constructeurs de tiny house et les différentes projets d’auto-construction sur le territoire. Beaucoup sont attirés par ces belles images de maisons sur la route, ou posées dans un décor paradisiaque. Mais ces maisons mobiles d’un nouveau genre sont peu reconnues par les autorités françaises. Au vu des avantages et des contraintes, l’aventure vaut-elle le coup ? Voici cinq question à se poser avant de se lancer. 

À quoi ressemble une tiny house ?

S’il existe des tiny houses de toutes formes dans le monde, la vôtre devra respecter les dimensions réglementaires pour circuler en France. Sa hauteur ne doit pas dépasser 4 mètres (pour passer sous les ponts), sa largeur 2.5 mètres et sa longueur 7 mètres. Son poids (avec remorque) ne doit pas excéder 3.5 tonnes et sa surface 20m². 

En respectant ces critères, il suffira de passer un permis E pour conduire la remorque, et le faire avec un véhicule dont le PTRA le permet (4×4, tracteur, camionnette ou pick-up). Si ces dimensions sont dépassées, il vous faudra demander un permis de construire et la tiny house sera considérée comme un convoi exceptionnel lors du transport. 

Peut-on la poser n’importe où ?

La loi prévoit qu’une résidence mobile comme une tiny house stationne sur un camping en tant qu’habitat saisonnier. Elle est alors considérée comme un véhicule de loisirs, et est soumise à une taxe de séjour. 

Depuis 2014, la loi ALUR autorise aussi les tiny houses, comme les caravanes, à stationner sur des « pastilles » : des emplacements prévus par le plan d’urbanisme de la commune. Malheureusement, toutes les communes n’ont pas mis à jour leur plan d’urbanisme et ces pastilles sont rares. 

La plupart des propriétaires de tiny house stationnent donc sur un terrain privé (acheté, loué, ou occupé avec l’accord du propriétaire). Votre mini-maison peut y rester trois mois sans autorisation si vous n’y habitez pas. Si vous voulez y habiter, il faut faire une déclaration préalable auprès de la mairie de la commune, et si vous y vivez en permanence vous devrez payer chaque année la taxe sur les résidences mobiles (150 €).

Comment se la procurer ?

S’il existe quelques constructeurs de tiny houses en France, cette micro-maison a été pensée pour l’autoconstruction. De nombreux plans existent sur internet, mais cette aventure vous demandera un investissement humain, du temps (comptez de 6 à 12 mois de travaux) ainsi que de bonnes connaissances en construction. Des groupes Facebook et des forums peuvent aussi vous aider. Pour les moins bricoleurs au petit budget, Leboncoin ou les annonces sur le site du collectif tiny house  peuvent vous aider à en trouver une d’occasion.

Est-elle vraiment écologique ?

L’espace réduit d’une tiny house lui permet de chauffer rapidement. Mieux isolée qu’une caravane ou un camping-car, pour permettre aux habitants de vivre dedans toute l’année, elle a un faible impact énergétique. La micro-maison se raccorde aux réseaux d’eau et d’électricité, mais elle peut également rester autonome pendant quelques jours, grâce à des panneaux photovoltaïques, un système de filtration des eaux de pluie et de collecte des eaux usées. 

À quel prix ?

Tout dépend si l’on souhaite la réaliser soi-même, l’acheter neuve ou d’occasion. Retenez qu’une remorque coûte environ 6 000 euros. En auto-construction, le prix d’une tiny house tourne autour de 15 000 euros en matériaux bruts. Les prix pratiqués par les constructeurs se rapprochent davantage des 40 000 euros. Ce chiffre peut varier en fonction des matériaux utilisés, de la qualité des finitions, de l’agencement intérieur et de l’optimisation de l’espace. Rapporté au mètre carré, la tiny house est donc souvent bien plus chère qu’une maison classique, même si elle facilite l’accès à la propriété. Rappelons qu’en France, le prix moyen d’une maison neuve était de 256 995 € en 2016 selon l’Insee.

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