Partager la publication "Ateliers du bocage : employer, réemployer… et 200 employés à la clé"
La Boujalière (Deux-Sèvres – Nouvelle-Aquitaine) – « Nous avons une signature : employer, réemployer. Employer pour donner une seconde chance à ceux qui, cabossés par la vie, ont un retour à l’emploi difficile : en créant des cases pour chacun d’entre eux plutôt que de les mettre dans des cases prédéfinies. » Pour Nicolas Lebeau, directeur général des Ateliers du bocage, ces derniers veulent d’abord être « une force d’espérance ». Initiés sous l’égide d’Emmaüs il y a plus de trente ans pour recréer de l’emploi, après la débâcle industrielle ayant frappé la région, ces ateliers emploient aujourd’hui 200 salariés.
Avec une gouvernance bienveillante et sobre (l’écart entre le plus bas et le plus haut salaire est de 1 à 3) et des parcours d’insertion personnalisés permettant à ceux qui parfois ont connu la rue, « qui abîme trop« , de reprendre progressivement contact avec le monde du travail. Un accompagnement global, du logement via la communauté Emmaüs toute proche, au numérique et à l’aide à la mobilité. « En zone rurale, cette dernière est un des freins majeurs à l’emploi : grâce à la Fondation Peugeot, nous avons mis en place un système d’autopartage avec des chauffeurs volontaires qui vont chercher leurs collègues.«
« Le réemploi, c’est mieux que le simple recyclage »
Réemployer parce que « le réemploi, c’est mieux que le simple recyclage. » Si les Ateliers du Bocage ont conservé l’activité initiale, celle de la fabrication de palettes à dosserets pour la menuiserie industrielle, le reconditionnement de matériel téléphonique et informatique est une activité en plein essor. « Avec 450 000 téléphones traités par an, nous sommes le plus gros acteur d’économie sociale et solidaire de reconditionnement de téléphonie. » Pour chaque téléphone vendu, en moyenne 70 euros, un téléphone est donné à une association d’aide aux plus fragiles.
« Et nous pourrions encore faire mieux », regrette l’ex-diplômé d’une grande école de commerce : « Il faudrait, pour cela, que les pouvoirs publics fixent un cap afin que les gisements de “déchets” de qualité n’aillent pas tous vers l’économie privée lucrative du recyclage, mais aussi vers les filières de l’économie sociale. « Pour Nicolas Lebeau, un modèle économique et responsable est possible : « On a confiance dans l’avenir. Chaque territoire, avec sa particularité, peut créer un écosystème favorable au commun. L’espérance repartira des territoires. »
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