Partager  > 60 % des Français sont favorables au revenu de base

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60 % des Français sont favorables au revenu de base

Révélé par un sondage IFOP, ce chiffre a augmenté de 15 % depuis 2012. Signe que le débat autour d’un revenu inconditionnel et déconnecté du travail progresse.

Le 20/05/2015 par WeDemain
Révélé par un sondage IFOP, ce chiffre a augmenté de 15 % depuis 2012. Signe que le débat autour d'un revenu inconditionnel et déconnecté du travail progresse.
Révélé par un sondage IFOP, ce chiffre a augmenté de 15 % depuis 2012. Signe que le débat autour d'un revenu inconditionnel et déconnecté du travail progresse.

Six Français sur dix sont favorables à l’idée d’un revenu de base en France. C’est ce qu’indique un sondage IFOP commandé par l’Opinion et I-Télé, dont les résultats ont été publiés le 19 mai. Le sondage précise en outre que parmi les 60 % favorables, 16 % se considèrent comme « tout à fait favorables » et 44 % comme « plutôt favorables ».

Une tendance saluée par le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB), une association qui milite pour son instauration. Cette dernière souligne une progression de 15 % par rapport au dernier sondage effectué sur le sujet en 2012.

Quelques expérimentations

Également appelé « allocation universelle » ou encore « revenu inconditionnel d’existence », le revenu de base consiste à verser une somme d’argent mensuelle à tous les membres d’une communauté, indifféremment de leurs conditions de ressources et sans qu’il leur soit nécessaire de travailler pour y avoir droit. Un mécanisme financé par l’impôt, qui viendrait remplacer tout ou partie des différentes prestations sociales existantes.

Ce principe relève essentiellement de la théorie et de quelques expérimentations. Bien que les différentes expériences menées au Canada, en Alaska ou plus récemment en Namibie, aient présenté un bilan globalement positif, aucun État n’a institué à ce jour de revenu de base.

Dans le détail, cette enquête d’opinion révèle que les sympathisants de gauche sont plus nombreux (75 % d’entre eux) que les sympathisants de droite (50 %) à se prononcer en faveur de l’instauration d’un tel revenu. Un paradoxe, alors que les économistes de gauche se montrent traditionnellement plus réticents à cette idée. Un débat en cours depuis plusieurs années, qui voit les uns redouter un frein au plein emploi et les autres défendre une façon de mettre fin à la précarité.

L’économiste Baptiste Mylondo, qui soutient ardemment son instauration, considère que la vie ne devrait pas « tourner uniquement autour de l’emploi ». Au contraire, Jean-Marie Harribey professeur d’économie, défend qu’« il ne peut pas y avoir éternellement des droits sans que ceux qui en assument le coût ne puissent exiger en retour des droits équivalents ».

Un revenu de base en Suisse dès 2016 ?

Si en France, le débat demeure au stade théorique, il revêt une dimension plus concrète Suisse. L’initiative populaire fédérale « Pour un revenu de base inconditionnel » lancée en 2012 a dépassé le cap des 100 000 signatures nécessaires. Malgré les défiances affichées par certains acteurs politiques, le projet pourrait être soumis à un référendum en 2016. Souvent présentée comme un modèle de démocratie, la Suisse pourrait ainsi jouer le rôle de laboratoire du revenu de base au sein du monde occidental.

En Finlande aussi, l’idée fait son chemin. En mars dernier, 65 % des candidats aux législatives se sont prononcés en faveur d’une première application légale du revenu universel. Le parti centriste, sorti vainqueur de cette élection, avait d’ailleurs inscrit dans son programme ce dispositif, auquel sont favorables près de huit Finlandais sur dix.
 

Nous n’en sommes pas là en France, mais l’idée progresse. Le jour même de la publication des résultats de l’enquête IFOP se tenait au Sénat un colloque intitulé « Le revenu de base : un levier de transformation sociale pour l’économie de demain”. Un événement organisé par le MFRB, en collaboration avec Collectif émergence, présidé par le sénateur de la Nièvre Gaétan Gorce .

Si les façons d’y parvenir divisent, la nécessité de s’adapter à un monde où l’emploi salarié se retrouve fragilisé par le numérique et la désindustrialisation fait aujourd’hui l’objet d’un certain consensus. Face à cette nouvelle donne, le revenu universel constitue l’une des solutions à l’étude. Dossier à suivre.

Jean Duffour
Journaliste à We Demain
@JeanDuffour

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