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Bordeaux, Lille et Lyon : championnes 2017 de l’économie collaborative

À la traîne en 2016, les grandes villes ont rattrapé leur retard en matière de consommation collaborative. C’est ce que révèle l’Indice urbain du partage de 2017, réalisé par le cabinet d’études économiques et de conseil Asterès, dont We Demain publie en exclusivité les résultats.

Le 26/05/2017 par WeDemain
Charles-Antoine Schwerer, économiste au sein du cabinet d’études économiques Asterès et auteur de l’étude (Crédit :DR)
Charles-Antoine Schwerer, économiste au sein du cabinet d’études économiques Asterès et auteur de l’étude (Crédit :DR)

La consommation collaborative fait désormais partie de notre quotidien. Pour rendre compte du développement de cette économie du partage marchandisée dans les agglomérations françaises, l’équipe du cabinet d’études économiques Asterès s’est penchée, pour la deuxième année consécutive, sur les statistiques des principales plateformes d’échange entre particuliers dans les 30 premières villes de France.
 
Le classement obtenu est la synthèse de cinq catégories : la vente de biens entre particuliers, les services entre particuliers, le partage de logement, le covoiturage et, nouveauté 2017, la location d’objets entre particuliers.

Pour ce faire, Charles-Antoine Schwerer, économiste au sein du cabinet Asterès et auteur de l’étude, a rapporté à la population le nombre d’annonces sur les sites suivants :

– LeBonCoin pour la vente
– Airbnb et LeBonCoin pour la location de logement
– Blablacar pour le covoiturage
– Allovoisins, Stootie et LeBonCoin pour les services
– Zilok, Ouicar et e-Loue pour la location d’objets et de véhicules

Les grandes villes très bien placées sur le marché de la location entre particuliers

Résultat : pour la deuxième année, la ville de Bordeaux arrive en tête de l’indice urbain du partage. Comme en 2016, Lille occupe la deuxième place du classement. Différence majeure avec l’année 2016, les grandes villes — hormis Marseille située en 30ème position —, tiennent le haut du panier. Paris et Lyon passent ainsi respectivement de la 18e à la 3e et de la 14e à la 4e place.
 

 « La progression de Paris et de Lyon s’explique principalement par le développement de nouvelles plateformes que nous avons intégrées cette année. Il s’agit de plateformes de location d’objets entre particuliers. Sur ce marché qui explose, les grandes villes sont très bien placées », précise Charles-Antoine Schwerer.

Si l’équipe d’Asterès n’a pas encore pu identifier les raisons de cette forte croissance de la location d’objets entre particuliers dans les grandes villes, elle observe que l’utilisation des plateformes dépend fortement des situations géographiques et des besoins locaux qui en découlent. En matière touristique notamment.

La preuve avec la présence de Nice, suivie de Bordeaux, Paris, Aix-en-Provence, Montpellier et Lyon en tête du classement de la location temporaire de logements entre particuliers.

Le succès des plateformes d’hébergement dans ces villes s’explique également par des prix élevés de l’immobilier.
 

« La fréquentation touristique représente la demande disponible de location temporaire. Les prix de l’immobilier incarnent l’incitation qu’a le propriétaire à louer temporairement son bien, notamment pour assumer le remboursement de son emprunt immobilier », précise l’enquête d’Asterès.  

L’utilisation de plateformes de covoiturage et de vente d’objets liée à des besoins locaux

Concernant la croissance du covoiturage dans les villes moyennes — Aix-en-Provence, Tours et Clermont-Ferrand en tête —,  celui-ci répond à un manque dans l’économie dite « classique », analyse l’auteur de l’étude :
 

« Le développement du covoiturage est lié à la taille des villes, les petites ayant des réseaux de trains moins développés. Les villes moyennes proches de pôles importants ont un recours au covoiturage encore plus élevé que les autres. Le covoiturage permet aussi d’assurer des liaisons transversales peu ou mal desservies en train comme Tours – Le Mans ou Besançon – Lyon ».

 
Le bon développement de la vente d’objets entre particuliers est pour sa part corrélé à la faiblesse des revenus. Amiens occupe la première place de cette catégorie, suivie de Reims et Tours.

« L’incitation à acheter ou vendre ses biens personnels repose sur la pression financière. Une plateforme comme LeBonCoin constitue ainsi une réponse locale aux enjeux de pouvoir d’achat », explique Charles-Antoine Schwerer.
 
Pour comprendre l’évolution de ces nouvelles pratiques, cet indice de la consommation collaborative sera recalculé chaque année par le cabinet Asterès. Ce dernier espère à l’avenir pouvoir affiner ses statistiques en y incluant les petites villes.

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