Comment Facebook veut prendre le contrôle de l’économie collaborative

Qui n’a pas déjà posté une petite annonce à destination d’un groupe d’amis sur Facebook ? Cette pratique informelle, qui consiste à proposer un bien ou un service à plusieurs ou à l’intégralité de ses contacts, va bientôt être reprise en main par le géant du réseau social. Baptisée For sale groups, cette nouvelle fonctionnalité est lancée depuis la fin de l’année 2014 aux États-Unis, où elle connaît un certain succès.

La différence de ces « groupes » avec ceux que l’on connait déjà ? En plus de la traditionnelle fonction « publier », ils intègrent un bouton « vendre ». De quoi assurer une gestion plus simple, mais aussi plus encadrée des annonces.

En pratique, que cela changera-t-il ? Aujourd’hui, si un utilisateur souhaite vendre un vêtement dans un groupe, il doit consulter les commentaires postés sous son message et choisir lui-même un acheteur. Une fois la vente conclue, le vendeur oublie souvent de l’indiquer aux autres utilisateurs, ce qui entraine nombre de commentaires inutiles. Demain, outre les photos et la description classique du bien proposé, un formulaire incitera le vendeur à bien spécifier la localisation de l’objet, son prix et ses conditions d’envoi, ainsi que l’état de la vente.

Mais Facebook n’entend pas se cantonner à la vente d’objets d’occasion. Car du côté des services entre particuliers, comme le covoiturage ou l’échange d’appartements, de nombreux groupes existent déjà, là aussi. Avec ses 1,4 milliards d’utilisateurs actifs mensuels, Facebook pourrait donc, à court terme, se positionner comme un sérieux concurrent de l’ensemble des plateformes d’économie collaborative crées ces dernières années.

À noter enfin que les entreprises pourront, elles aussi, vendre directement leurs produits à travers le réseau. Demain, vous pourrez ainsi cliquer sur un bouton « j’achète » au lieu de « j’aime » sous la photo d’une nouvelle paire de chaussures publiée par une marque.
 
S’il est adopté par les utilisateurs, un tel système pourrait rapporter gros au géant californien. Car, outre vos données personnelles (préférences d’achat, coordonnées bancaires…), le réseau social pourra monnayer la mise en avant des produits, à la manière du Boncoin et ne s’interdira pas, à terme, de prélever des commissions sur les ventes, comme le fait déjà Ebay. Alors, êtes vous prêt à faire vos courses sur Facebook ?

Jean-Jacques Valette
Journaliste We Demain

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