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Les makers à la rescousse pour fabriquer masques, gels et respirateurs

Les makers de France et du monde entier s’organisent pour pallier le manque de matériel médical en pleine épidémie de coronavirus. A l’aide d’imprimantes 3D, ils fabriquent des gels, respirateurs, masques ou visières de protection.

Le 31/03/2020 par Amaury Lelu
Michel Levy-Provenà§al, Lara Stein, Stephan Balzer et Kaila Colbin ont annoncé le lancement du projet Boma le 5 juillet à  Paris (Crédits : Boma)
Michel Levy-Provenà§al, Lara Stein, Stephan Balzer et Kaila Colbin ont annoncé le lancement du projet Boma le 5 juillet à  Paris (Crédits : Boma)

Face à la pénurie de matériel médical, les makers se mobilisent. Ces spécialistes du Do It Yourself dotés d’une imprimante 3D se mettent à fabriquer des masques, des visières de protection ou du gel hydroalcoolique. Partis en ordre dispersés, ils se structurent désormais pour mieux gérer la production. 

Un concours de fabrication de respirateurs médicaux a même été lancé, dans le cadre du CoVent-19 challenge, initié par un hôpital de l’université de Harvard à Boston. Dès ce mercredi 1er avril, les ingénieurs, designers et makers du monde entier pourront proposer des modèles de respirateurs artificiels en ligne. 

En France, les makers et fablabs se réunissent par département dans des groupes Facebook « Makers contre le Covid », repertoriés sur cette carte. Déjà près de 3000 membres sont actifs sur le territoire. Ils y partagent des modèles de matériel open source. 

Le Conseil de l’ordre des dentistes du Centre-Val de Loire a par exemple pris contact avec les makers de la région pour fabriquer 500 visières qui protèges des projections respiratoires. 

En région parisienne, un réseau créé à l’initiative de plusieurs makerspace, comme Volumes  ou le Fab City Grand Paris  coordonnent aussi la fabrication de visières en lien avec l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris). Les premières livraisons ont déjà permis d’équiper l’hôpital Pompidou dans le 15e arrondissement.

4500 imprimantes 3D

Mais le mouvement rencontre quelques difficultés. Le risque le plus important est de fabriquer des prototypes défectueux, comme des masques qui ne fonctionnent pas ou des formules de gel hydroalcoolique inefficaces.

Pour éviter cela, des contacts sont noués avec les autorités médicales. Le collectif Club Sandwich Studio, installé à Pantin (93), et qui fabrique un respirateur, le Minimal Universal Respirator (MUR), travaille également en lien avec l’AP-HP.
  


Un autre groupe de makers français, créé par le Youtubeur Monsieur Bidouille, fabrique lui des solutions hydroalcooliques, avec des imprimantes 3D résines, en suivant les recettes fournies par l’OMS. Non testées cliniquement et donc non distribués en milieu hospitalier, ils peuvent toutefois être utilisés par les commerçants et les particuliers. 
 

Autre limite à la démarche des makers : eux-mêmes ne doivent pas être infectés par le Covid-19 pour fabriquer du matériel sain. Surtout, ils peinent à répondre à l’urgence et l’afflux de la demande. Selon  le créateur de «  Makers contre le Covid, Yann Marchal, plus de 4500 imprimantes 3D sont disponibles sur le territoire français, belge et suisse, mais le temps d’impression pour une seule visière peut atteindre deux heures. Un coup de main a donc été demandé aux entreprises dotées d’imprimantes 3D pouvant fabriquer des accessoires de protection à la chaîne. 

Le gouvernement a aussi été sollicité pour aider les makers à mettre en place un système logistique qui les protège de la contamination.

En attendant, la plateforme en ligne Covid3D vient d’ouvrir pour mettre en relation les makers, les entreprises et le personnel de santé.
 

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