Partager  > « Je reviens de la Singularity University, la fabrique du futur »

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« Je reviens de la Singularity University, la fabrique du futur »

À lire dans la revue Fondateur des conférences TEDxParis, Michel Lévy-Provençal a passé une semaine dans cette institution californienne. Intelligence artificielle, nanotechnologies, médecine de demain : tout ce qui préfigure la vie des prochaines années y est enseigné afin de préparer l’humanité à des chocs technologiques inédits.

Le 29/05/2015 par Antoine Lannuzel
[À lire dans la revue] Fondateur des conférences TEDxParis, Michel Lévy-Provençal a passé une semaine dans cette institution californienne. Intelligence artificielle, nanotechnologies, médecine de demain : tout ce qui préfigure la vie des prochaines années y est enseigné afin de préparer l’humanité à des chocs technologiques inédits.
[À lire dans la revue] Fondateur des conférences TEDxParis, Michel Lévy-Provençal a passé une semaine dans cette institution californienne. Intelligence artificielle, nanotechnologies, médecine de demain : tout ce qui préfigure la vie des prochaines années y est enseigné afin de préparer l’humanité à des chocs technologiques inédits.

Mountain View, Californie, 25 janvier 2015. Je fais partie des 80 happy few débarquant des cinq continents à la Singularity University. Fondée en 2008, cette académie qui déjà fascine est la création du milliardaire Peter Diamandis, créateur de la Fondation X Prize, et de Ray Kurzweil, le fantasque ingénieur en chef de Google.

Le géant du web compte parmi les partenaires fondateurs de cette université, tout comme la NASA. Et justement, c’est dans un centre de l’agence spatiale américaine qu’elle a ses quartiers.

À mon arrivée sur place, un gigantesque hangar aux formes arrondies accroche mon regard. Cette silhouette est celle du Hangar One, construit en 1932 pour abriter un dirigeable porte-avions de l’armée, le Macon. Il renferme désormais un centre de recherche robotique de Google. Le temps de photographier le colosse d’un coup d’iPhone, et nous voilà dans les locaux de la NASA. Ma chambre est située sur un campus où, j’imagine, ont dû séjourner des générations d’astronautes.

C’est assez drôle d’ailleurs de se dire : « C’est la NASA ! On va découvrir les dernières technologies ! » Alors qu’en fait, rien ne semble avoir bougé depuis les années 1980 : moquette, couvre-lit à motifs cachemire… C’est à en oublier que j’ai rendez-vous avec le futur. 

Comprendre le futur, pour ne pas qu’il nous avale

Après avoir assisté au premier sommet européen de l’université, en novembre à Amsterdam, j’ai voulu en savoir plus sur ce concept de « singularité technologique », que ses inventeurs définissent comme le moment de l’histoire où l’intelligence artificielle surpassera celle de l’homme. Pour inculquer cette vision à des étudiants et décideurs du monde entier, l’université propose plusieurs formations.

Je vais suivre l’« exécutive program », un séminaire de six jours dispensé par une dizaine de sommités américaines du high-tech. Mon objectif : diffuser ce savoir au-delà du cercle de 80 privilégiés ayant réglé chacun 12 000 dollars (11 400 euros) pour leur précieux ticket d’entrée. Il va bien falloir comprendre ce futur, pour ne pas qu’il nous avale.

Premier jour de cours, première claque. La session inaugurale vise à nous montrer à quel point notre vision du monde est datée, biaisée par une conception linéaire de l’évolution technologique. Pour preuve, alors qu’en 2007 les experts prédisaient au téléphone mobile une croissance annuelle de 15 %, son usage double pratiquement chaque année. La courbe est exponentielle.

De même, dans les années 1970, Jacques Monod assurait que la taille de l’ADN interdirait à jamais de modifier le génome. Dès les années 1990, on procédait au premier séquençage – pour des milliards de dollars, certes, mais le Prix Nobel de médecine s’était déjà planté. Dix ans plus tard, le coût d’un séquençage complet du génome humain était divisé par mille, pour atteindre aujourd’hui… 1000 dollars. Bienvenue dans l’exponentialité technologique… Retrouvez la suite de cet article dans We Demain n°10.

Propos recueillis par Antoine Lannuzel,
Rédacteur en chef adjoint à We Demain
 

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