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Livraison collaborative : bientôt tous porteurs de colis ?

Colisvoiturage, Globshop, DacOpack… Plusieurs start-up se sont inspirées des modèles de l’économie collaborative pour l’appliquer à la livraison. Leur promesse : améliorer les délais, les coûts et les modes de distribution. We Demain en a sélectionné cinq.

Le 01/10/2015 par WeDemain
Colisvoiturage, Globshop, DacOpack... Plusieurs start-up se sont inspirées des modèles de l’économie collaborative pour l’appliquer à la livraison. Leur promesse : améliorer les délais, les coûts et les modes de distribution. We Demain en a sélectionné cinq.
Colisvoiturage, Globshop, DacOpack... Plusieurs start-up se sont inspirées des modèles de l’économie collaborative pour l’appliquer à la livraison. Leur promesse : améliorer les délais, les coûts et les modes de distribution. We Demain en a sélectionné cinq.

Il peut parfois se révéler difficile d’envoyer ou de se faire livrer un objet lorsque celui-ci est trop volumineux, trop fragile ou trop lointain. D’autant que le coût d’une livraison classique peut rapidement s’avérer plus onéreux que l’objet en lui-même. Dans le même temps, des milliers de conducteurs parcourent la France avec de la place dans leur coffre et 25 % des professionnels du transport roulent à vide.

Pourquoi ne pas permettre à ces derniers de minimiser leurs frais de déplacement, en acheminant un bien pour le compte d’autrui ? C’est ce que proposent plusieurs plateformes en ligne apparues ces dernières années en France.

Faire covoiturer ses colis

La plateforme colisvoiturage a été créée en 2008 par trois entrepreneurs alsaciens. Le principe est simple : plutôt que d’effectuer leurs livraisons eux-mêmes ou de passer par un service d’expédition traditionnel, les particuliers profitent du déplacement d’un automobiliste pour faire transiter leur colis. Les deux parties échangent en ligne leurs coordonnées, la plaque d’immatriculation du véhicule, et s’accordent sur le prix de la course.

Devenir livreur au service des commerçants

Drivoo est une solution de livraison urbaine : d’un côté, une communauté de particuliers qui veulent rentabiliser leurs déplacement quotidiens, qu’ils soient en voiture, à vélo, à pied ou en transports en commun, en effectuant des livraisons sur leurs trajet. De l’autre côté, des commerçants partenaires qui, via leur site internet, proposent à leurs clients un service de livraison le jour même. Les « drivers » se connectent sur l’application mobile pour localiser les colis en attente et sont rémunérés avec une monnaie virtuelle, réutilisable dans les commerces partenaires. Un service pour le moment disponible à Toulouse.

Glisser un colis dans le camion d’un pro

Trouve Ton Transport a été créé en avril 2014 par deux Dijonnais de 27 ans. Via un site internet et une application mobile, ce service met en relation des transporteurs professionnels et des internautes souhaitant faire transporter des biens volumineux en France ou à l’international, à moindre coût. Que vous ayez un frigo à transporter dans votre nouvel appart’ ou une moto à acheminer sur votre lieu de vacances, il vous suffit de poster une annonce. Les transporteurs se trouvant sur le trajet indiqué sont alors alertés et peuvent répondre à votre demande. Le professionnel pourra ainsi optimiser le remplissage de son véhicule ou éviter un retour à vide. 300 transporteurs sont déjà membres de ce réseau.
 

Se faire livrer des produits moins chers depuis l’étranger

Globshop met en relation des personnes désireuses d’acheter des produits moins chers à l’étranger ou indisponibles en France avec des voyageurs souhaitant rentabiliser l’espace disponible dans leur valise. Ces derniers acceptent d’acheter des produits alimentaires, des vêtements, des cosmétiques ou du matériel high-tech lors de leur voyage et de les ramener en échange d’une contrepartie financière, qui varie selon le prix d’achat des produits (6 à 25 euros la commande). Mille utilisateurs se sont inscrits sur cette plateforme depuis son lancement en février.

Choisir son transporteur parmi les pros et les particuliers

Dernière née des plateformes de livraison collaborative : dacOpacK. Ouvert au public le 24 septembre, le site met en relation des personnes souhaitant expédier un bien et des propriétaires de véhicules, particuliers ou professionnels. C’est par sa communauté dite de « movers », composée à la fois de professionnels et de particuliers, que l’entreprise entend se distinguer. Les premiers sont des automobilistes non-professionnels qui souhaitent minimiser leurs frais de route en partageant l’espace de leur coffre. Les seconds, des professionnels du transport qui veulent limiter les kilomètres inutiles et maximiser leurs chargements. Le service devrait être accessible via une application mobile en novembre.
 

En France,  » 156 millions de trajets longue distance [sont] réalisés par des particuliers par an, et 50 % d’entre eux voyagent dans un véhicule à moitié vide. Ajoutez à cela que plus d’un tiers des transporteurs remontent à vide, et on imagine aisément le potentiel de ce type de service « , résume Frédéric Morcillo, ancien cadre de la logistique et fondateur de DacOpacK.

Bénéfices écologiques

Outre leur intérêt économique, ces plateformes permettent de réduire les émissions de CO2 des transports, en optimisant les trajets existants plutôt qu’en en créant de nouveaux. Une solution écologique, à l’heure où le secteur des transports reste le principal émetteur de gaz à effets de serre en France. À lui seul, le transport routier serait responsable de 92 % de ces émissions, dont 57 % pour les véhicules particuliers.

Les start-up ne sont pas les seules à se lancer sur le marché de la livraison « collaborative ». Le 29 septembre, Amazon a lancé Flex, une plateforme mobile proposant à des particuliers d’assurer les livraisons de colis expédiés par le géant américain du e-commerce sur leur dernier kilomètre. Chacun peut s’improviser livreur pendant deux, quatre ou huit heures par jour pour une rémunération de 18 à 25 dollars de l’heure. À condition d’être âgé d’au moins 21 ans, d’être titulaire du permis de conduire, de disposer d’un véhicule et bien sûr, d’un smartphone.

Juliette Bise
 

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